Technologies de surveillance, sécurité publique et rationalisation du « social »
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Descriptif
Cette conférence a pour titre : "Technologies de surveillance, sécurité publique et rationalisation du « social » : la vidéosurveillance à l'épreuve des raisons d'être ensemble". Elle a été filmée le 15 décembre 2009 dans le cadre du séminaire annuel « Risques et vulnérabilités sociales », au programme du Master recherche de Sociologie de l'Université de Caen. Initié dans les années 1990, ce séminaire est actuellement dirigé par Salvador Juan, professeur de sociologie à l'Université de Caen.
Dominique Pécaud est maître de conférences en sociologie à l'école polytechnique de l'université de Nantes, responsable du pôle Risques et Vulnérabilité de l'IHT (Institut de l'Homme et de la Technologie) de Nantes et chercheur associé au SEED (Socio - Economie - Environnement - Développement) de Liège. Les thèmes qui constituent ses domaines de recherches principaux sont le travail, les risques, la rationalisation et la vidéosurveillance.
Le conférencier aborde les questions liées à la surveillance vidéo du territoire : sa nature, sa légitimité, son efficacité, ses conséquences, supposant leur interdépendance. Il explique que les fonctions de la surveillance sont affectées par le type de technologie utilisée et que l'introduction de la caméra intelligente (interprétation automatique de l'image) bouleversera nécessairement le monde de la vidéosurveillance. Il précise ensuite les concepts étroitement liés de « territoire » et de « surveillance ». Partant de la notion de déterritorialisation de Deleuze et Guattari, Dominique Pécaud définit le territoire, non pas seulement comme zone géographique, mais aussi et surtout comme un espace fondé sur le sens produit (par confrontation/négociation) et investi par ceux qui l'habitent. La surveillance, quant à elle, est pensée, soit comme un outil d'oppression totalitaire, soit comme un outil de protection sociale ; le type de technologie utilisée et le mode de traitement de l'information choisi la faisant pencher vers l'un ou l'autre de ces pôles. Ces derniers temps, on a vu l'intensification des installations de caméras de surveillance et, parallèlement, une banalisation de celles-ci - même si la question de leur efficacité se pose toujours. Pour autant, cette présence de la caméra acte et accentue une rationalisation normalisante du « social » qu'il ne faut pas sous-estimer. La caméra devient le tiers qui fixe les flux et empêche la négociation nécessaire à la production du territoire qu'elle cherche pourtant à protéger.
Marine Ange