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MRSH-Caen

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Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/nyyh-dr43
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2025, 7 octobre). Terre libérée, terre ruinée : vers une histoire environnementale du Débarquement et de la Bataille des haies . [Podcast]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/nyyh-dr43. (Consultée le 14 octobre 2025)

Terre libérée, terre ruinée : vers une histoire environnementale du Débarquement et de la Bataille des haies

Réalisation : 7 octobre 2025 - Mise en ligne : 14 octobre 2025
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Descriptif

Résumé de la communication : En développant leurs plans pour l’assaut sur Normandie en 1944, les alliés ont souligné l’importance du savoir environnemental. Quelles étaient les caractéristiques naturelles de cette région côtière si importante pour leur stratégie militaire ?  Pour la plupart des Américains, la Normandie était une région lointaine qu’ils n’avaient jamais vue. Quelques Britanniques ont visité la Normandie, mais seulement pour des vacances.  Pour mieux comprendre la nature des plages de Normandie, en 1943-1944 les alliés ont utilisé des outils modernes de surveillance et de visualisation :  photos aériennes, cartes et modèles 3-D.  Grâce à ces aides visuelles et leurs études détaillées des marées, des bancs de sable, des baies, des marais, des dunes, et des falaises qui caractérisent l’écologie unique de la Normandie littorale, les alliés ont réussi à prendre pied dans la France occupée en 6 juin 1944.  Mais le savoir environnemental des alliés, étrangers à la Normandie, était limité et souvent insuffisant.  Plusieurs soldats ont décrit des environnements qui n’apparaissent pas comme les images de nature fixées sur les cartes et figurées dans les modèles topographiques.  En réalité, la nature qu’ils ont rencontrée au combat était plus vivante, plus complexe, et plus difficile à traverser qu’ils ne l’avaient imaginé. C’était notamment le cas de l’écosystème de l’intérieur de la Normandie :  le bocage.  Même si les alliés ont étudié les images du bocage dans les photos aériennes, la réalité des haies immenses et imperméables était un choc. Pour eux, lebocage s’apparent à “une jungle,” semblable à celle que l’on trouve en Inde.  Il devient rapidement un “killing field” qui fut étudié par la suite pour ses similitudes avec le champ de bataille de la guerre du Vietnam. Pour les civils, le bilan des destructions environnementales lors de la bataille de Normandie fut sévère. Les plages normandes ont souffert des bombardements et de la pollution, ainsi que des barrières artificielles qui ont modifié l’écoulement de l’eau. L’industrie de la pêche et le commerce maritime ont ressenti les répercussions de ces changements rapides dans la zone côtière. À l’intérieur de la Normandie, le bocage fut la victime des chars, des bombes, et des charges de dynamite.  Les vergers, les fermes, et les pâturages sont devenus des “dommages collatéraux” de la guerre.  Comment le deuil des civils français pour leurs morts a-t-il été amplifié par le deuil des environnements détruits et “sacrifiés” pour la Libération ? Pendant la période de l’après-guerre, la question de la reconstruction environnementale a joué un rôle important dans les relations sensibles entre les Normands et les Américains, dont le plan Marshall modernisateur visait à transformer, encore une fois, le paysage normand.   

Biographie de l'auteure : Catherine DUNLOP, Professeure associée d'histoire Université d'État du Montana