Conférence
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Langue :
Français
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Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/ygfh-ps30
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2019, 27 mars). Tous aux abris ! Les vestiges oubliés de la défense passive de la Seconde Guerre mondiale en France (1935-1945). [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/ygfh-ps30. (Consultée le 16 juin 2024)

Tous aux abris ! Les vestiges oubliés de la défense passive de la Seconde Guerre mondiale en France (1935-1945)

Réalisation : 27 mars 2019 - Mise en ligne : 8 avril 2019
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Descriptif

Cette communication a été filmée lors du colloque international intitulé De Verdun à Caen - L'archéologie des conflits contemporains : méthodes, apports, enjeux qui s'est déroulé au Mémorial de Caen les 27 et 28 mars 2019, organisé par la DRAC Normandie, la DRAC Grand-Est, l'Inrap et l'Université de Caen (MRSH-HisTeMé) avec le partenariat de  la Région Normandie, du Département du Calvados, de la Ville de Caen  et du Groupe de recherches archéologiques du Cotentin.

Depuis plus d’une décennie, l’archéologie contemporaine s’est approprié ce nouvel objet d’étude que sont les conflits de l’ère contemporaine. Ce champ de recherche encore jeune, dont la pertinence est de moins en moins disputée à mesure que se succèdent les découvertes, a vu l’émergence de questions spécifiques auxquelles les archéologues n’avaient que peu ou pas été confrontés jusqu’alors...

Après avoir participé à de nombreuses fouilles programmées en France et en Allemagne couvrant toutes les périodes depuis le Paléolithique parfois de manière contractuelle, Michaël Landolt a travaillé au sein d’un service de collectivités territoriales entre 2005 et 2015 avant de rejoindre le Ministère de la Culture en 2015 au sein du Service régional de l’archéologie de Grand Est (site de Metz). Ses thématiques de recherche concernent l’âge du Fer, l’époque contemporaine et l’histoire de l’archéologie. Il contribue par ailleurs au développement de l’archéologie des conflits contemporains. Ses recherches sur la Première Guerre Mondiale se développent principalement autour de la vie quotidienne du combattant à travers son alimentation.

Au cœur des villes françaises, de nombreux vestiges témoignent encore aujourd’hui de la défense passive mise en place avant et pendant la Seconde Guerre Mondiale. Celle-ci assurait la protection des bâtiments et de la population des bombardements aériens et des incendies qui lui étaient liés. Parallèlement à la formation de la population, les mesures de défense passive se caractérisent notamment par le camouflage, le traitement ignifugé et le renforcement de certains bâtiments, l’aménagement d’abris et la mise en place d’une signalétique parfois pérenne généralement peinte localisant les abris et les bouches d’incendies (flèches, cercles, traits, points, H…). L’utilisation d’une peinture blanche phosphorescente assurait parfois la visibilité des marquages dans l’obscurité. Les caves privées constituaient d’excellents abris dispersés pour les populations civiles qui devaient faire l’objet d’aménagements. Des abris ont également été construits sous des bâtiments existants ou dans l’espace public (places, cours d’écoles…). Dans le cas de bâtiments mitoyens, les caves étaient par exemple percées d’ouvertures afin d’être reliées les unes aux autres. Afin de les dissimuler certains bâtiments depuis le ciel, de la peinture de camouflage était aussi apposées sur les façades et toitures de certaines usines ou administrations.

A travers des exemples, issus des zones annexée, occupée et libre, la communication attire l’attention des archéologues et institutions en charge de l’étude et de la protection du patrimoine, à la reconnaissance et l’identification de ces vestiges parfois fugaces fortement menacés par les rénovations urbaines. Un inventaire en cours a, par exemple, déjà permis d’identifier plusieurs centaines de traces de signalétique liée à la défense passive sur les façades des bâtiments en Alsace-Lorraine (Cernay, Colmar, Metz, Montigny-lès-Metz, Mulhouse, Nancy, Metzeral, Munster, Obernai, Sainte-Marie-aux-Mines, Saint-Dié-des-Vosges, Schiltigheim, Strasbourg, Thionville…).