Notice
Comment peut-on croire au témoignage ? Guillaume d’Ockham et les limites du fiduciaire
- document 1 document 2 document 3
- niveau 1 niveau 2 niveau 3
- Dossier
Descriptif
Quel est le statut du témoignage dans l’œuvre ecclésiologique de Guillaume d’Ockham (1285-1347) ?
Pour le franciscain, engagé dans une lutte contre la papauté d’Avignon, il s’agit d’interroger le rôle de l’institution ecclésiale dans la garantie apportée à un témoignage à portée dogmatique, qu’il s’agisse de celui des Apôtres, ou de celui d’un simple fidèle ou d’une communauté. Tout en se montrant critique de la garantie que l’Église (entendue comme institution, différente de l’Église universelle) peut prétendre apporter à un témoin, du fait de la faillibilité d’une telle institution, Ockham se trouve face à l’aporie d’une fondation du témoignage sur la seule vertu du témoin, et sur sa véracité. De fait, la réalité d’une telle vertu, qui relève d’un sentiment intérieur, nous reste inaccessible sans secours divin. Ockham est donc contraint de se livrer à un « bricolage testimonial », à travers la notion de certitudo possibilis, bricolage qui légitime, dans une certaine mesure, la place des conciles et des experts de l’Église dans la fabrique de l’assentiment, face à une Église universelle par trop évanescente pour accomplir sa fonction de garante.