Documentaire
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Langue :
Français
Crédits
Service du Film de Recherche Scientifique (Production), Marcel COUMES (Réalisation), Marcel Coumes (Intervention)
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/0tb6-d720
Citer cette ressource :
Marcel Coumes. CERIMES. (1963, 1 janvier). Le Guêpier , in Animaux. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/0tb6-d720. (Consultée le 18 mai 2024)

Le Guêpier

Réalisation : 1 janvier 1963 - Mise en ligne : 8 octobre 2013
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Descriptif

A la fin du mois d'avril, un oiseau venu d'Afrique, le guêpier, vient se reproduire dans une sablière non loin de la Camargue. Caractéristiques de l'oiseau. Défense des perchoirs. Creusement des nids. Parade nuptiale. Alimentation des jeunes.

Intervention
Thème
Documentation

Non loin de la Camargue, entre le Rhône et le Vidourle, une ancienne sablière déserte, abandonnée.

Un jour pourtant, à la fin du mois d’avril, se fait entendre, annonciateur de l’été proche, le cri fluide et roulé du guêpier. Alors la sablière s’anime des bruits d’ailes et des champs de ces jolis oiseaux venus du fond de l’Afrique passer l’été dans un climat plus doux. Au terme de leur long voyage, ils retrouvent le cadre de leur naissance, la falaise, toute piquetée d’anciens nids.

Par son comportement, sa forme et ses couleurs, cet oiseau ne ressemble à aucun autre. Le long bec dur, recourbé comme un pic , la riche palette de plumage, les rectrices médianes dépassant les autres plumes de la queue, un vol gracieux, aisé, acrobatique, autant de caractéristiques qui ne se trouvent réunies que chez le guêpier.

L’agitation des premiers jours passée, les mâles cherchent une compagne. Des couples se forment, les membres de la colonie se mettent en ménage.

Le premier souci du couple est le choix et la conquête d’un perchoir qui sera sa base essentielle et qu’il défendra farouchement de la voix et du bec contre toute intrusion. C’est en effet à partir du perchoir que le guêpier fond sur sa proie et surveille son nid. C’est aussi sa plate-forme de repos, son solarium, son cabinet de toilette, sa salle à manger, sa chambre nuptiale.

La deuxième préoccupation majeure du couple est le nid. Il est creusé à même la falaise, à la pointe du bec . C’est un travail de longue haleine qui demande au guêpier une grande dépense d’énergie et beaucoup de courage. Sans doute est-ce la raison pour laquelle l’oiseau n’y consacre que quelques instants par jour.

Il passe le reste du temps à chasser, pour se nourrir des insectes capturés au vol, qu’il revient déguster tranquillement sur son perchoir. Sa nourriture est variée : libellules, cigales, guêpes, abeilles, etc. qu'il gobe entièrement. Après un temps, il en rejette les parties non digestibles sous forme de pelotes.

Revenons aux travaux de fouille. Creusée alternativement par le mâle et la femelle, une galerie s’amorce peu à peu, qui, suivant la nature du sol rencontré, s’enfonce d’un à deux mètres dans le flanc de la falaise, perpendiculaire à son plan.

Il ne faut pas moins de dix à quinze jours à l’oiseau pour venir à bout de cet ouvrage qui se termine par une chambre de ponte ovoïde destinée à recevoir la future couvée.

Suivant un rite immuable, notre couple exécute alors la délicate chorégraphie de la parade nuptiale : la femelle accueille d’abord le mâle en frétillant amoureusement. Charmé de l’hommage, le mâle se redresse d’orgueil, il bouscule tendrement sa compagne et lui offre un souper fin en échange de sa vertu.

La lune de miel se passe à la chasse et en jeux divers sous le soleil.

Puis un jour, à l’aube de juin, la ponte est déposée dans la chambre terminale du nid et la couvaison commence assurée à tour de rôle par les parents qui s’alimentent mutuellement. Au bout d’une vingtaine de jours, les œufs éclosent. Ils libèrent ces hideuses petites créatures, si fragiles d’aspect, dont l’appétit pourtant révélera une solide vitalité.

Alors, entre ciel et nid, les parents établissent un pont aérien ininterrompu, régulier comme un mouvement d’horloge, inlassable comme une pluie d’hiver. Nous avons compté jusqu’à 50 visites des parents en une heure. Les effets de cette véritable noria nourricière ne se font pas attendre, dix jours après la naissance, ils sont déjà bien visibles.

A la mi-juillet, les oisillons sont assez vigoureux pour venir à l’entrée de la galerie prendre la becquée et même la réclamer lorsqu’elle est trop lente à être distribuée. Il ont adopté la parure de leurs aînés et ne tarderont pas à prendre leur vol.

Peu de jours après, les jeunes sont devenus assez forts pour quitter le nid. Après quelques hésitations bien compréhensibles, ils s’envolent les uns après les autres pour commencer leur vie adulte dans la chaude lumière de l’été. Progressivement ils abandonneront les nids devenus inutiles et s’éloigneront de la sablière. Avec leurs parents, ils apprendront à chasser entraînant leurs ailes pour le long voyage prochain… Puis un jour, vers la fin août, la guirlande multicolore des guêpiers regagnera l’Afrique pour ne revenir qu’au printemps prochain.

Sans la falaise criblée de mille trous, témoignage muet du passage de ces hôtes gracieux, ne pourrions nous penser que nous avons rêvé ?

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