Cours/Séminaire
Notice
Lieu de réalisation
Centre EREA du LESC, MSH-Mondes, Université Paris Nanterre
Langues :
Français, Quéchua, Espagnol, castillan, Aymará
Crédits
Valentina Vapnarsky (Réalisation)
Conditions d'utilisation
Reproduction soumise à autorisation du Centre EREA du LESC et de l'intervenant
DOI : 10.60527/rwt0-qj44
Citer cette ressource :
LESC-EREA. (2020, 11 décembre). Séminaire EREA - Exposer le territoire pour guérir les corps : le rituel thérapeutique andin du cabildo comme technique audio-visuelle spatialisée, Héloïse Toffaloni da Cunha (Doctorante, EHESS, IMAF). [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/rwt0-qj44. (Consultée le 7 mai 2024)

Séminaire EREA - Exposer le territoire pour guérir les corps : le rituel thérapeutique andin du cabildo comme technique audio-visuelle spatialisée, Héloïse Toffaloni da Cunha (Doctorante, EHESS, IMAF)

Réalisation : 11 décembre 2020 - Mise en ligne : 15 décembre 2020
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Descriptif

En quoi consiste l’efficacité thérapeutique du cabildo, l’un des principaux rituels andins censés prendre en charge l’infortune des populations des Hautes-Terres boliviennes ? Pour tenter de répondre à cette question, cette présentation portera sur le travail de Luis, un curandero aymara résidant sur les rives du Lac Poopó, dans le département d’Oruro. Chaque jour, à la demande de ses patients souffrant de maux parfois mortels, Luis invite le saint guérisseur Tata Santiago et ses auxiliaires qui s’expriment à travers lui. Par leur intermédiaire, sont également convoquées les entités pathogènes, considérées comme incarnées dans des lieux constitutifs de l’ayllu – l’unité territoriale minimale d’organisation sociale, dont les réseaux communautaires sont en pleine reconfiguration suite à l’exode rural massif que connaît la Bolivie.

             En focalisant l’analyse sur les conditions sensorielles et énonciatives qui façonnent la rencontre interspécifique avec ces entités, nous montrerons en quoi la pratique de Luis suscite chez les participants la fabrication d’images « topographiques » qui renvoient à ce que l’on désignera comme une technique d’exposition de l’ayllu. Guérir les corps revient en effet à réinvestir l’identité sociale des malades par une remise en ordre classificatoire de l’ayllu : en donnant à « voir » autrement ces entités pathogènes à ses patients, le curandero les invite à renégocier la relation qu’ils entretiennent avec des lieux qui indexent leur parcours biographique. L’intervention sera complétée par la projection de vidéos du rituel, dont la mise en forme cherche à restituer, autrement que par l’écrit, l’analyse anthropologique.