Entretien
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Langue :
Français
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Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/271r-3a03
Citer cette ressource :
IEANANTES. (2012, 13 octobre). Entretien #3 avec Ana-Maria Zahariade. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/271r-3a03. (Consultée le 19 mars 2024)

Entretien #3 avec Ana-Maria Zahariade

Réalisation : 13 octobre 2012 - Mise en ligne : 3 novembre 2012
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Descriptif

«Hommage à Vitruve : enquête sur l’héritage esthétique dans la théorie de l’architecture»

Le projet a pris forme en partant de deux directions. D’une part, il est lié à une recherche plus large sur l’élaboration théorique du beau dans les traités d’architecture. Plus que d’autres théories de l’art, ces traités présentent une inertie étonnante à cet égard ; ils restent figés dans une structure rigide, où un « registre esthétique » expose une conception plutôt unilatérale. Cette étroitesse théorique - que ma recherche tente d’interroger - peut être soupçonnée, non sans raisons, de tributaire de l’antique De Architectura Libri decem de Vitruve, référence incontournable dès la Renaissance. Peut-on vraiment tenir Vitruve pour responsable du manque de souplesse qui caractérise la théorisation du beau en architecture ? Cette question a acquis une relative autonomie à l’intérieur de la recherche. Plus je relis les Dix livres, plus les idées de Vitruve sur la beauté architecturale me semblent plus riches, plus souples et plus architecturales que leur postérité ; le Vitruve de l’antiquité semble diffèrent du Vitruve que les théoriciens qui l’on suivi ont voulu voir en lui. Du point de vue de l’architecte, je poursuis l’hypothèse que, dans une certaine mesure, les dix livres ont été lus, traduits et interprétés en utilisant en quelque sorte, « une clé » impropre aux intentions de leur auteur : certaines idées ont été déformées, d’autres oubliées, des ambiguïtés ont été transformées en normes, des doutes en certitudes... ; d’autres ont fleuri de manière inattendue... La tentative de voir la beauté architecturale « par ses yeux » est l’hommage que je souhaiterais rendre à Vitruve. Ainsi, j’espère que les deux directions menant à la recherche du beau dans la théorie de l’architecture pourraient se compléter réciproquement. Peut être, cela servirai aussi au discours contemporain, qui a presque banni le beau de son vocabulaire. Est-ce qu’il a réellement perdu toute actualité en architecture ?