Entretien
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Langue :
Français
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Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/kjwc-4v58
Citer cette ressource :
IEANANTES. (2016, 1 mai). Entretien #72 avec Samuel Alfayo Nyanchoga. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/kjwc-4v58. (Consultée le 19 mars 2024)

Entretien #72 avec Samuel Alfayo Nyanchoga

Réalisation : 1 mai 2016 - Mise en ligne : 1 mai 2016
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Descriptif

Projet de recherche :"Héritage de l’esclavage, marginalisation et conflit sur la Côte kényane"

L’histoire de l’esclavage sur la côte kenyane après l’abolition est marquée par des formes héritées en termes d’intégration et d’exclusion dans les structures sociales et politiques, et de persistance dans les relations de travail de la logique propre à la relation du maître et de l’esclave. Dans les régions étudiées, des relations d’inégalité de pouvoir existent entre les descendants des premiers esclaves émancipés et ceux des anciens esclavagistes, relations renforcées par l’idéologie, l’économie, et le droit. Des formes d’exclusion, de marginalisation et de conflits en sont nées. Le projet offre une nouvelle perspective de recherche qui soulève des idées neuves sur l’héritage de l’esclavage. Alors qu’il est courant de concevoir les héritages de l’esclavage comme des voies vers l’émancipation politique et l’amélioration du niveau de vie, on ne se pose pas suffisamment la question de savoir comment ces héritages s’intègrent entre eux, perpétuent les expropriations et contribuent à la résurgence des conflits sociaux. A l’inverse, le projet envisage l’usage de ces héritages comme un vestige de la stigmatisation, de la péripherisation et de l’exclusion, et comme un outil de légitimation d’un système de classification sociale, économique et politique. L’étude pose ainsi la question de la marginalisation et des barrières sociales. Malgré de nombreuses années d’indépendance et la promulgation de la Constitution de 2010, aucune tentative n’a été faite pour accorder la citoyenneté aux descendants des anciens esclaves. Leur population augmentant, la surface de terre leur étant allouée n’est plus suffisante pour assurer leur subsistance. Par ailleurs, le gouvernement kenyan fut incapable d’intégrer ces communautés dans le développement du pays, de les émanciper politiquement, socialement et économiquement. Il y a un lien logique et empirique entre l’esclavage, la dépossession et la radicalisation des personnes marginalisées.

Biographie

Le professeur Samuel Alfayo NYANCHOGA est diplômé de l’Université de Nairobi (BA Hons et MA (Histoire) ainsi que de l’Université Kenyatta (PhD). Il a obtenu une bourse Fulbright au Collège de Boston. Il est actuellement Doyen de la Faculté des Arts et Sciences Sociales, après avoir été Directeur de l’Institut pour l’Intégration et le Développement au niveau régional. Il est désormais Directeur des programmes académiques, et chef du département d’Histoire. Il a travaillé comme référent auprès de nombreuses institutions universitaires en Europe, Afrique et Etats-Unis. Il fut nommé expert auprès de l’OIT et de l’Institut  d’Histoire Sociale d’Amsterdam aux Pays Bas. Il fait partie du Comité éditorial du Journal of Humanities and Social Sciences; the Africa Humanities and Social Sciences Journal et du Eastern African Journal of Historical and Social Sciences Research. Il est directeur de nombreux programmes de recherche (Herego; IRD sur les Identités et l’Héritage de l’esclavagisme au Kenya contemporain). Il est membre de l’équipe de recherche internationale CORUS sur l’Environnement et les Droits de l’Homme. Il a présidé diverses associations Association of Third World Studies 2008-2009; Kenya Historical Association 2008-2009; Chair of the Kenya/American Studies Association (2000); membre du CODESRIA et Teachers Without Borders. Il a publié de nombreux ouvrages, tout en participant à des conférences académiques locales et inernationales. Ses travaux de recherches comprennent des études sur l’Héritage et la Culture, la sécurité, la démocratisation et les modes de gouvernement en l’Afrique.