La structure métapolitique de l’Occident

Cet échange a été filmé dans le cadre d'une journée d'étude organisée à l'Université de Caen Basse-Normandie par L’équipe d’accueil « Identité et Subjectivité » consacrée à la pensée politique de Roberto Esposito, philosophe en core trop peu connu en France et figure montante de la philosophie contemporaine.

Dans cette conférence qui présente des réflexions développées dans son livreparus depuis (Due. La machina dellateologia politica e il posto del pensiero, Milan, Einaudi, mai 2013),Roberto Esposito part des définitions du politique de Carl Schmitt et de DolfSternberger pour rejoindre finalement celle de Nicole Loraux, qui, dans La cité divisée, conçoit le politiquecomme la superposition de l’ordre et du conflit : le sens du politique n’estselon lui ni dans le conflit ni dans la paix mais dans le nœud qui joint defaçon antinomique l’inclusion et l’exclusion.

C’est le sens « métapolitique » de la politiquequ’il cherche à cerner. Entendant par métapolitique, comme Manfred Riedel (Metaphysik und Metapolitik), la présenceinconsciente de présupposés métaphysiques à l’intérieur des conceptionspolitiques, Roberto Esposito se demande si, comme Riedel l’affirme, le rapportentre métaphysique et politique s’interrompt vraiment avec la modernité et sicette rupture est constituée en particulier par la philosophie allemande de Kantet de Hegel. Il se demande si, dans le passage de l’absolutisme au libéralismequi a transformé la signification de tout le lexique politique moderne, ledispositif théologico-politique a bel et bien été dépassé.