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- Date de réalisation : 17 Novembre 2017
- Durée du programme : 19 min
- Classification Dewey : SCIENCES SOCIALES
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- Catégorie : Conférences
- Niveau : Tous publics / hors niveau
- Disciplines : Droit privé, Droit public
- Collections : Agir en justice au nom des générations futures
- ficheLom : Voir la fiche LOM
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La transformation de la société polynésienne avec les essais nucléaires
Cette communication a été prononcée dans le cadre du colloque international Agir en justice au nom des générations futures qui s'est tenu à Caen les 17 et 18 novembre 2017. Le concept même de Justice se comprend désormais en considération de la protection juridique des générations futures : justice environnementale, justice climatique (inscrite dans l’Accord de Paris), protections des biens communs sont autant de nouvelles facettes du concept de justice, spécifiques à notre temps. Nous vivons incontestablement une époque de métamorphoses du droit et des droits. C’est dans ce contexte que s’inscrit le colloque international « Agir en justice au nom des générations futures ».
Winiki Sage, président du CESC de Polynésie française (Conseil Economique Social et Culturel) commence sa présentation en remontant aux origines ancestrales du peuple polynésien (peuple de navigateurs), sur la période de la colonisation et le remise du pays sous le protectorat français. Au gré de plusieurs évolutions, la Polynésie française (territoire qui s’étend sur l’équivalent du continent européen) a accédé à une certaine autonomie notamment administrative.
De 1966 à 1996, 193 Essais nucléaires vont être réalisés à Mururoa et Fantag. Les polynésiens sont passés de l’âge de la cueillette, de la pêche, de l’agriculture à l’âge du nucléaire. Ils ont travaillé sur les sites nucléaires et eu la possibilité de gagner 100 fois plus. Cela a généré une déstructuration de l’économie. Avant 1960 il y avait un équilibre entre production et consommation. Puis abandon du lien avec la terre, la culture pour se tourner vers une économie très dépendante des transferts de l’Etat et des importations. Le déséquilibre entre classes sociales est très important. Il y a également eu une explosion démographique entre de 1960 à 2000 et une mutation vis-à-vis des rapports ancestraux.
Après le CEP. on note un malaise face au mensonge de l’Etat français. Lorsque les associations réclamaient une transparence, il a toujours été dit que la bombe française était propre. En aucun cas, les polynésiens n’étaient informés de sa dangerosité. Le 22 février 2016, le Président de la République française a reconnu le fait nucléaire. Il a reconnu des retombées économiques, sociales, environnementales et sanitaires. Suite à cette déclaration, les accords de l’Elysée sont actuellement en cours d’élaboration et doivent aboutir aux accords de Papeete. Il y a une véritable volonté de transparence et à consolider la transition vers une nouvelle société.
Agir en justice au nom des générations futures ? La société civile polynésienne souhaite particulièrement protéger les océans : le MARAE, est un véritable temple à préserver pour les générations futures. Actuellement, l’Eglise protestante de Maohi attaque la France pour crimes contre l’Humanité. L’association 193 demande à la France demande pardon. Est-ce que le nucléaire ne pourrait pas être traité comme l’amiante ? La loi Morin n’est pas efficace. Les indépendantistes demandent une réelle décolonisation, une mission de l’ONU pour vérifier que les océans sont bien sains. Nous sommes persuadés qu’il y a eu des retombées et nous devons accéder à la vérité avec les Etats voisins. C’est une grande avancée que d’avoir fait tomber un tabou. Le dialogue et la transparence sont désormais possible.
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