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Langue :
Français
Crédits
Thomas GUIFFARD (Réalisation), Stéphane Le Lay (Intervention), Nicolas Renahy (Intervention), Haude Rivoal (Intervention)
Conditions d'utilisation
BY NC SA
DOI : 10.60527/k8m9-hd56
Citer cette ressource :
Stéphane Le Lay, Nicolas Renahy, Haude Rivoal. CNRS_Pouchet. (2015, 16 décembre). "Corps, Travail et Genre" 3ème partie , in Corps, Travail et Genre. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/k8m9-hd56. (Consultée le 18 septembre 2024)

"Corps, Travail et Genre" 3ème partie

Réalisation : 16 décembre 2015 - Mise en ligne : 13 janvier 2016
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Descriptif

Qu’il soit biologique ou social, physique ou politique, réel ou fantasmé, le mot de « corps » est polysémique. Il renvoie à de nombreux domaines de recherches comme la science, l’histoire, la sociologie ou encore la philosophie.

Corps sublimés, corps blessés, corps niés ou corps remaniés, nous ne pouvons réfuter l’importance des pratiques corporelles dans l’analyse du travail. Le corps utilisé comme « outil » n’échappe pas à une construction symbolique ou culturelle conduisant et dirigeant l’action. Les discours biologisants ont relayé une certaine idée des corps masculins et féminin qui n’est pas sans lien avec la construction des rapports sociaux de sexe, allant à l’encontre d’une illusion de libération des contraintes à l’oeuvre. Aujourd’hui encore, on questionne la libération du corps des femmes à travers le voile ou l’IVG alors que le corps des hommes n’en est pas moins soumis à un idéal de masculinité virile.

Mais au-delà de leur matérialité, les corps féminins et masculins ont une histoire : ils sont liés à des enjeux politiques, économiques et sociaux qui nous obligent à penser la dimension du genre dans l’analyse du corps au travail et du travail du corps. Celui-ci n’échappe pas à des formes d’intériorisation des normes sociales liées, entre autres, au genre.

Quel est le traitement réservé au corps par le travail ? Comment celui-ci s’adapte-t-il aux contraintes sociales ou aux contraintes de genre qui lui sont associées ? Lors de cette journée d’étude, les intervenants sont invités à enrichir le débat en croisant à la fois la question des corps, du genre et du travail.

Si beaucoup de travaux ont pu se pencher sur le corps féminin au travail (la manière dont il est façonné, utilisé, abîmé), il est également intéressant de s’interroger sur le corps masculin au prisme des injonctions à la virilité : conduite de dépense, importance de la force, etc. seront autant de pistes de réflexions développées. Les interventions seront étendues aux croisements classe, race et genre.

Séance présidée par Haude Rivoal, doctorante en sociologie au CRESPPA-GTM et discutée par Nicolas Renahy, directeur de recherches en sociologie au CESAER 

“Corps, travail et genre en psychodynamique du travail”

Christophe Dejours, professeur titualaire de la chaire de Psychanalyse-Santé-Travail au CNAM.

L’introduction du genre dans la théorie psychanalytique de la sexualité par Laplanche sera au départ de laprésentation. Mis à l’épreuve de la clinique du travail, le concept d’assignation dégagé par Laplanche peutêtre étendu aux catégories de classe, genre, race. L’identité subjective qui se constitue dans l’enfance enréponse à l’assignation peut être remaniée par l’expérience du travail. Si les tâches sont genrées par la divisionsociale du travail, l’intelligence requise pour les accomplir ne semble pas l’être : l’intelligence au travailmobilise en effet dans le corps des propriétés qui semblent échapper aux différences de sexe et degenre. Le travail de production (poièsis) exige pourtant, dans l’ombre, un autre travail de soi sur soi (Arbeit)qui se traduit par des remaniements du corps subjectif. Ces derniers sont parfois une ressourcepour remettre en cause la domination de genre, tant dans la vie sociale que dans l’économie amoureuse.

« Le corps en-jeu-x »

Stéphane Le Lay, sociologue associé à l’équipe “psychodynamique du travail et de l’action” - CNAM-Paris 5

L’observation attentive des transformations intervenues depuis plusieurs années dans divers champs professionnelsamène à poser sans relâche la question de la place du corps dans l’organisation du travail.Le corps est un enjeu de pouvoir, on le sait depuis longtemps, puisqu’il est ce sans quoi aucun travailne saurait être engagé, aucune production réalisée, aucun capital – économique, culturel, social– accumulé, pour soi ou par autrui. Le corps est « outillé » par nos dispositions sociales. Mais il est également« instrumentalisé » par le jeu des rapports sociaux interpénétrés qui forment une configuration socialedonnée. Or, quoi de mieux que le jeu pour le travail d’incorporation ? Jouer pour développer ses dispositions.Jouer pour s’incorporer à l’organisation du travail. Jouer pour tenter de s’en arracher, et souffler un peu.

Intervention

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