Entretien
Notice
Lieu de réalisation
Marseille
Langue :
Français
Crédits
Laurent MAGET (Réalisation), Laurent MAGET (Production)
Conditions d'utilisation
Tous droits réservés Laurent Maget - CNRS
DOI : 10.60527/tpeb-7p34
Citer cette ressource :
SMM. (2008, 1 août). 20 entretiens en Anthropologie Bio Culturelle : Modélisation Génétique et Démographie. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/tpeb-7p34. (Consultée le 19 mars 2024)

20 entretiens en Anthropologie Bio Culturelle : Modélisation Génétique et Démographie

Réalisation : 1 août 2008 - Mise en ligne : 25 août 2017
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Descriptif

Anna Degioanni : On ne touche pas à l'os, on ne touche pas à du matériel biologique, on touche plutôt au clavier. Notre travail est un travail de bio informatique. On utilise les ordinateurs pour construire des modèles, des formules mathématiques très simples, qui peuvent nous donner des renseignements sur l'homme, sur son évolution et sa variabilité. J'utilise le concept de patronyme considéré comme un gène. En réalité, le patronyme dans notre société est transmit de père en fils, exactement comme un gène qui se trouve sur le chromosome Y, qui est donc transmit de père en fils. On a fait l'hypothèse de considérer le nom de famille, le patronyme, exactement comme s'il s'agissait d'un gène. On ne pense plus au nom de famille en tant que mot, parce que le nom de famille est simplement un mot, mais on fait comme s'il s'agissait d'un gène. Donc on utilise toutes les méthodes qui ont été mise en place pour analyser la distribution des  allèles d'un gène. Les recherches qu'on peut faire, on ne pourrait pas les faire si on avait a travailler réellement avec des gènes, tout simplement parce que quand on s'intéresse au noms de familles, on a des archives, des registres avec l'information qui concerne l'ensemble de la population. Par exemple si vous prenez les registres des naissances d'une ville, pour une certaine période vous avez les naissances de toute la ville. Tous les noms sont répertoriés. Tandis que lorsque l'on fait une analyse génétique classique, et bien on analyse un tout petit échantillon. Et plus l'analyse est poussée, c'est à dire vous essayez de faire une analyse sur de l'ADN mitochondrial, sur des chromosomes, avec les techniques récentes, donc assez chères, votre échantillon est très petit, parfois il n’y a que cinquante individus. Si vous faîtes une analyse simplement sur un groupe sanguin, vous pouvez avoir cent ou deux cents individus, mais vous n’aurez jamais la totalité de la population. Parce que c’est trop cher, c’est trop difficile. Par contre avec une analyse patronymique, vous pouvez avoir facilement le registre des noms de tout une ville, de tout un département, d’un pays. Autre chose d’important, c’est que vous pouvez avoir le registre de la population actuelle, celui de la population d’il y a dix ans, cent ans, et si vous avez de la chance, vous pouvez avoir accès à des registres très anciens, donc remonter dans le temps. Vous pouvez donc connaître la structure patronymique de la population actuelle, mais vous pouvez aussi avoir accès à la structure patronymique d’une région il y a cent, deux cents, trois cents ans.