Vidéo pédagogique

Marc Henri Piault Leçon 7 : Cinéma vérité - Cinéma direct

Réalisation : 3 juin 2013 - Mise en ligne : 30 juin 2013
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Descriptif

La parole en action : cinéma-vérité, cinéma-direct ?

Richard Leacok, associé aux USA avec Robert Drew, Dan Pennebaker et Albert Maysles (Drew Associates) propose d’enregistrer les événements sans influencer leur déroulement et, à la limite, sans que la présence de la caméra ne soit perçue. C’est une exploration du champ apparemment paradoxal de l’objectivité engagée (R.Drew, R.Leacock, A.etD. Maysles : The children are watching) qui tentera une transcription de l’émotion dans la totalité d’un événement (D. Pennebaker : Monterey Pop). Voir et ressentir, ce sont là des propositions propres au cinéma direct.La période de l’après-guerre est aussi dans le monde une période d’interrogation sur les appartenances et les définitions nationales. Au Canada le cinéma de l’Office National du Film, destiné d’abord à présenter le Canada aux Canadiens, permet de manifester différentes interrogations identitaires, en particulier pour les cinéastes québécois. Pendant les années 1958-1960 un courant appelé Candid Eye (l’Oeil Candide) vise à aborder la réalité du quotidien sans idée préconçue (Michel Brault, Marcel Carrière, Gilles Groulx : Les Raquetteurs ; Wolf Koenig, Roman Koitor : Lonely Boy/Paul Anka).Il s’agit aussi pour le cinéma québéquois de revaloriser une culture et une langue nationale en s’approchant des lieux, des gens et en partageant leur parole (Pierre Perrault : La Bête Lumineuse ; Pour la suite du monde, Le règne du jour, ...). Comme le dit Perrault : « Un dialogue vécu doit être tiré de la substance même des personnages. » Le cinéaste reste son premier spectateur et il se pose des questions avec lesquelles il rencontre les autres.

C’est ce qu’a tenté en France Mario Ruspoli  (Les Inconnus de la terre ; Regard sur le Folie ; La fête prisonnière). Pour lui, regarder c’est suivre et reconnaître l’intention des gestes et non pas les décomposer en suivant les plans unifiés d’une mesure universelle de l’efficace. C’est aussi, et peut-être surtout, écouter une parole en situation et non dans un dialogue préconçu par l’observateur.

Cetteécoute est essentielle à l’établissement d’une situation anthropologiqueintroduisant la présence de l’anthropologue dans ce dont il doit rendrecompte : elle le met lui-même, par l’échange des regards, dans unprocessus partagé de connaissance. Les conditions à partir desquelless'organise, se projette l'intention d'une réalisation filmique peuvent êtredécisives et c'est ce que nous montre l'expérience menée au Brésil de 1964 à1980 où, pour échapper à la dictature, des cinéastes, lancés par Thomaz Farkas(Brasil Verdade ; Herança do Nordeste), vont tenter defaire le portrait cinématographié d’un peuple et d’une région, le Nordestemythique du Brésil. Le cinéma se donne une mission rejoignant celle dessociologues brésiliens : définir l’identité d’un peuple. Connaissance et re-connaissancesont les objectifs poursuivis, c’est une construction de la réalité témoignantd’une société en mouvement et montrant ce qu’alors il faut cacher.

Thème
Documentation

- Télécharger le résumé du livre de Marc-Henri Piault : "Anthropologie et Cinéma", 2000.

- Visionner l'entretien entre Michel Brault et Mario Ruspoli sur le tournage du film : "Les inconnus de la terre".

- Télécharger l'article de Richard Leacock : "Naissance de la Living Caméra", UNESCO, 1965.


Chapitre 1 :


Chapitre 2 :

                                     Comme Back Africa, 95 mn, 35 mm, USA, 1959.

  • Shirley Clarke, The Connection,  110 mn, 35 mm, USA, 1962.  

                                     Portrait of Jason, 105 mn, 35 mm, USA, 1967.

Chapitre 3 :

                                   Les statues meurent aussi, 30 mn, France, 1953.

                                  Lettre de Sibérie, 62 mn, 35 mm, France, 1957.

Chapitre 4 :

  • Leacock, Primary, 60 mn, 35 mm, USA, 1960. 

                         A Happy Mother's Day/Quint" City USA, (avec Pennabeker), 26 mn, 16 mm, USA? 1963.

  • Albert et David Maysles, Salesman, 85 mn, 35 mm, USA? 1968.  

Chapitre 5:

  • Wolf Koenig, Roman Koitor, Lonely Boy, 27 mn, Canada, 1962.

Chapitre 6 :

  • Michel Brault, Marcel Carrière et Gilles Groulx, Les Raquetteurs, 15 mn 40s, Canada, 1958. 

Chapitre 7 :

                                     Pour la suite du monde, avec Michel Brault, Pierre Perrault, 105 mn, Canada, 1962.

                                     Le règne du jour, 118 mn, 16 mm, Canada, 1967.

Chapitre 8 :

                                  Les Inconnus de la terre, 36 mn, 16 mm, France, 1961.  

Chapitre 9:

  • Thomas Farkas, Brasil Verdade, 130 mn, Brésil, 1968.

                                    Herança do Nordeste, 82 mn, Brésil, 1972.

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    Références bibliographiques générales

    Boukala M.,(2009), Le dispositif cinématographique, un processus pour (re)penser l'anthropologie, Téraèdre, Paris.

    Colleyn J.P., (1993), Le regard documentaire, Centre georges Pompidou, Paris.

    De France C., (1994), L’anthropologie filmique : une genèse difficile mais prometteuse, Du film ethnographique à l’anthropologie filmique, Editions des archives contemporaines.

    Gardies A., (1993), Le réel filmique, Hachette, Paris.

    Laplantine F.,(2005), La description ethnographique, Armand Colin.

    Lioult J.L., (2004), À l'enseigne du réel, penser le documentaire. Pub.Univ.Provence(PUP).

    MacDougall D., (1998), Transcultural Cinema, Princeton, New Jersey, Pinceton University press.

    Niney, J.F., (2009), Le documentaire et ses faux-semblants, Klincksieck, Paris.

    Piault M.H., (2008), Anthropologie et Cinéma. Passage à l'image, passage par l'image, Paris, Téraèdre (1ère édition Nathan 2000).


    Références bibliographiques spécifiques:

    Gilles Marsolais, (1997), L'aventure du cinéma direct revisitée, Edition Les 400 coups.




    FREE CINEMA

    Un article de Yannick Deplaed intitulé "De John Grierson à Danny Boyle. Naissance et postérité de la British New Wave" qui propose une brève histoire du cinéma britannique.

    JEAN ROUCH et ANDRE LEROI GOURHAN

    Le Bilan du film ethnographique : entretien avec Jean Rouch

    LE CINEMA VERITE SELON EDGAR MORIN

    Extrait vidéo de l'INA : Après un extrait de "Caméra invisible" du 01/01/1965

    COMITE DU FILM ETHNOGRAPHIQUE

    Edgar MORIN nous explique le concept de cinéma vérité.

    OFFICE NATIONAL DU FILM

    Pour plus d’informations sur Jean Rouch voir le site du comité du film ethnographique qui a regroupé tous les éléments importants ( biographie

    CNRS IMAGE

    bibliographie

    DREW ASSOCIATES

    filmographie