Entretien
Chapitres
Notice
Lieu de réalisation
À distance
Langue :
Français
Crédits
Julie Solviche (Réalisation), CAPHÉS UAR 3610 CNRS/ENS (Production), Juliette Ferry-Danini (Intervention)
Détenteur des droits
CAPHÉS UAR 3610 CNRS/ENS
DOI : 10.60527/57a3-8m04
Citer cette ressource :
Juliette Ferry-Danini. CAPHÉS. (2024, 22 mai). Entretien avec Juliette Ferry-Danini , in « Science et ignorance » : les portraits. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/57a3-8m04. (Consultée le 12 novembre 2024)

Entretien avec Juliette Ferry-Danini

Réalisation : 22 mai 2024 - Mise en ligne : 3 juillet 2024
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Descriptif

Cet entretien avec Juliette Ferry-Danini, spécialiste de philosophie des sciences et de philosophie de la médecine, a été mené le 22 mai 2024 à distance, à l'occasion de la parution de son ouvrage Pilules Roses : de l'ignorance en médecine (Paris : Stock, 2023).

L'entretien a été mené par Julie Solviche, chargée de ressources documentaires au CAPHÉS dans le cadre de la série « Science et l'ignorance : Portraits » (Dir. du projet : Mathias Girel).

Le livre est consacré au Spasfon, un antispasmodique prescrit à très grande échelle en France, majoritairement aux femmes, et pointe une situation d’ignorance quant à l’efficacité réelle du médicament. Ce dernier a été mis sur le marché en 1964, à la suite de tests dont l’auteure souligne l’insuffisance, en particulier concernant l’une de ses indications : les douleurs gynécologiques, obstétricales et la dysménorrhée. 
Comment expliquer cette contradiction entre la faiblesse des tests concernant cette indication et l’observation d’une prescription majoritaire aux femmes ?

La chercheuse y revient d’abord sur les premiers essais du médicament, préalables à la mise sur le marché, puis s’intéresse à la molécule et au principe actif. Elle examine ensuite l’ensemble des facteurs qui concourent au maintien de cette situation d’ignorance sur l’efficacité du médicament, au cours du temps, comme la non réévaluation du médicament ou la prescription de placebos en médecine, puis analyse les conséquences de cette situation sur le plan éthique.
 Selon l’auteure, l’ignorance scientifique se double aussi d’une forme d’« injustice épistémique » puisque le médicament semble avoir été dirigé de façon injustifiée vers les femmes et que l’on tient finalement assez peu compte de leur ressenti par rapport à cette prescription. Au terme de cette enquête, l’ouvrage se présente aussi comme un manifeste appelant à retrouver plus d’autonomie dans l’acquisition des savoirs, peut-être avec une vigilance accrue lorsque l’on est une femme, et à se questionner sur des pratiques bien établies de prescriptions d’anciens médicaments.

Intervention

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