Des revues sous les projecteurs. Publier en études africaines

Qui publie dans les revues françaises en études africaines aujourd’hui ? Qui n’y publie pas, ou peu, et où paraissent alors et se lisent ces écrits scientifiques ? Comment les asymétries académiques et épistémiques globalisées se répercutent-elles sur les stratégies de publication mais aussi sur le travail éditorial ?

C’est à ces questions que se confrontent les Cahiers d’Études africaines, revue des Éditions de l’EHESS, dans un cycle de réflexions sur la production et la diffusion du savoir en études africaines lancée en 2025. Prenant pour objets et terrains d’enquête des revues françaises et africaines, il s’agit de se pencher sur les textes scientifiques et la fabrique éditoriale en restituant l’expérience des acteurs impliqués : auteurs, éditeurs, membres de comité de rédaction, évaluateurs. Il s’agit aussi d’examiner les projets scientifiques de ces revues, les sociabilités qui les animent et les obstacles qu’elles affrontent. Ce cycle accompagne la préparation d’un numéro thématique des Cahiers d’Études africaines sur ces questions.

Le première rencontre, qui s’est tenue le 14 février 2025, nous a emmenés, avec Thomas Veret (Université de Rouen Normandie), dans les coulisses de la fabrication d’un numéro, restituant les débats internes d’un comité de rédaction au plus proche des effets sur les revues d’une géopolitique scientifique inégalitaire. Dans son exposé sur les plateformes de diffusion scientifique, Bastien Miraucourt (CNRS/UMIFRE) a invité à reconsidérer l’idée d’une diffusion globalisée homogène du savoir, montrant au contraire que la science ouverte produit des conversations scientifiques régionalisées qui dialoguent difficilement.