Entretien
Notice
Lieu de réalisation
Le France, 190 avenue de France, 75013, Paris, France
Langue :
Anglais
Crédits
Laura MAREGLIA (Réalisation), THEO CHARAMOND (Réalisation), Elisabeth de PABLO (Réalisation), FMSH-ESCoM (Production), Michel Wieviorka (Intervention), Ulrich Beck (Intervention)
Conditions d'utilisation
Tous droits réservés.
DOI : 10.60527/gct5-mj53
Citer cette ressource :
Michel Wieviorka, Ulrich Beck. FMSH. (2013, 11 décembre). Entretien avec Ulrich Beck , in WIEVIORKA Michel. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/gct5-mj53. (Consultée le 4 décembre 2024)

Entretien avec Ulrich Beck

Réalisation : 11 décembre 2013 - Mise en ligne : 5 janvier 2015
  • document 1 document 2 document 3
  • niveau 1 niveau 2 niveau 3
Descriptif

Au cours de cet entretien de décembre 2013 avec Ulrich BECK, Michel WIEVIORKA recueille les propos de son collègue sociologue allemand. Il aborde sa formation intellectuelle et les figures marquantes qui l'ont influencé, les penseurs allemands, comme Jürgen Habermas, ou étrangers, ainsi que les échanges et débats intellectuels qu'il a pu entretenir, notamment avec Anthony Giddens.

Michel Wieviorka donne l'occasion à Ulrich Beck de revenir et de préciser les définitions des nouveaux concepts qu'il a forgé ou contribué à forger, celui de la société du risque, ceux du cosmopolitisme et de la cosmopolitisation, d'individualisme et d'individualisation, ou encore de la modernisation réflexive. Il l'interroge également, dans le contexte et à l'échelle de la mondialisation, sur le rôle et la place de l'Europe, pour laquelle Ulrich Beck s'est fortement engagé.

Cet entretien donnera lieu à un article publié dans un prochain numéro de la revue Socio.

Hommage à Ulrich BECK,
sociologue allemand, titulaire de la Chaire "Cosmopolitan risk communities" du Collège d'études mondiales, et auteur du concept de la « société du risque », décédé le 1er janvier 2015.

Il était, comme le rappelle Robert Maggiori (Libération, 3 janvier 2015) l’un des théoriciens les plus cités au monde, dont le nom est attaché à la notion de « risque ». Depuis 1992, il détenait la chaire de sociologie de la Ludwig-Maximilians-Universität de Munich.
En 2011, lors de la création du Collège d'études mondiales de la Fondation Maison des sciences de l'homme, répondant à la sollicitation de son collègue et ami le sociologue Michel Wieviorka, il avait accepté la charge de titulaire de la Chaire "Cosmopolitan risk communities", dont l'objet était de définir un cadre sociologique nécessaire à la compréhension du changement climatique, en recourant au "cosmopolitisme méthodologique" ; d'explorer la dimension sociologique du changement climatique, jusqu'alors principalement analysé par le biais des sciences naturelles et des sciences économiques : Jusqu'à quel point le changement climatique contribuera-t-il à la transformation des rapports de pouvoir et des inégalités, porteurs de risques de conflits ?

Dans le cadre de sa Chaire, Ulrich Beck organisait annuellement un important workshop au mois de décembre.

Chaque année, il participait à une séance exceptionnelle du séminaire de recherche de Michel Wieviorka et Hervé Le Bras (FMSH Collège d'études mondiales, en partenariat avec l'EHESS).
La séance du 11  décembre 2013 : "What is good about climate change?" a fait l'objet d'un enregistrement. Suite à ce séminaire, Ulrich Beck et Michel Wieviorka ont longuement échangé. Cette rencontre a donné lieu à cet entretien. Le prochain numéro de la revue SOCIO (n°4) publiera la synthèse de ce long entretien entre les deux sociologues.

En décembre 2012, il avait organisé le workshop international "Risk and Climat Change :The Shaping of a Cosmopolitan Future", qui a donné lieu à la rédaction de 5 workings papers.

Les 8,9 et 10 décembre derniers, il était encore à Paris, à la Maison Suger, lieu d’accueil de la Fondation dédiée aux chercheurs étrangers. Il y a animé un groupe de travail international lié à sa chaire : "In search of cosmopolitan data and research methods".

Ulrich Beck l’a souvent dit, il était heureux de cette responsabilité au sein du Collège d'études mondiales ; "[...] sa participation à une aventure collective unique en Europe [...]" (Tribune de Michel Wieviorka, Libération, 3 janvier).

Ulrich Beck était une personnalité «originale et pertinente» comme l’écrit Manuel Castells, l'un de ses collègues titulaires de Chaire du Collège, tous profondément émus par sa disparition. Sa mort suscite une vive émotion parmi nous, et avec ses amis du Collège d’études mondiales et de la FMSH, nous lui rendrons en mai un hommage international.

>>> Hommage de Craig Calhoun, LSE, titulaire de la Chaire "Cosmopolitism and solidarity" du Collège d'études mondiales.

>>> Hommage à Ulrich Beck, par Michel Wieviorka

Ulrich BECK (1944-2015) était professeur de sociologie à l'Université de Munich et «British Journal of Sociology Centennial Professor» à la London School of Economics depuis 1997. Plusieurs universités européennes lui ont décerné des doctorats d’honneur et son œuvre, traduite dans plus de trente langues, a reçu de nombreux prix. Il a régulièrement publié des essais dans les principaux journaux européens et dirigé les revues «Soziale Welt» et «Edition Zweite Moderne». Il a fondé le centre de recherche «Reflexive Modernisation» à l’université de Munich.

Auteur d'ouvrages majeurs, Ulrich BECK s'attachait à comprendre les mutations de nos sociétés à l'heure de la mondialisation, en développant une sociologie du risque et la notion de cosmopolitisme.



Workings papers

- A. Dahan, directeur de recherche émérite en Histoire des sciences au CNRS, Historic Overview of Climate Framing, FMSH-WP-2013-39, août 2013.

- D. Tyfield, lecteur au Centre for Mobilities Research (CeMoRe), The Coal Renaissance and Cosmopolitized Low-Carbon Societies, FMSH-WP-2013-37, juillet 2013

- K. Yui, professeur de sociologie à la Graduate School of Humanities, Kobe University, Japan. Climate Change in Visual Communication : From ‘This is Not a Pipe’ to ‘This is Not Fukushima, FMSH-WP-2013-35,juin 2013

- U. Beck, Risk, class, crisis, hazards and cosmopolitan solidarity/risk community - conceptual and methodologicalFMSH-WP-2013-31, avril 2013

- U. Beck et D. Levy, Cosmopolitanized Nations: Reimagining collectivity in world risk society, FMSH-WP-2013-26, février 2013

Principales publications et publications récentes :

La Société du risque : Sur la voie d’une autre modernité, Aubier,? 2001,

World Risk Society, Polity Press/Blackwell Publishers, 1999

Ulrich Beck and Elisabeth Beck-Gernsheim, The Normal Chaos of Love, Cambridge, Polity Press, 1995 et Distant Love, Cambridge, Polity Press, 2011

Dossier de la Revue Current Sociology, en cours de publication : Emancipatory Catastrophism, Climate Change and Risk Society (organized by Sang-Jin Han)

Non à l'Europe allemande. Vers un printemps européen ? U. Beck, préface de Daniel Cohn-Bendit, Paris, Autrement, 2013.

German Europe, U. Beck, >Polity Press, 2013

Green Politics in China: Environmental Governance and State-Society Relations, J.Y. Zhang and M. Barr, London, Pluto Press, juin 2013.

 



Docteur d'Etat ès Lettres et Sciences Humaines, directeur d'études à l'EHESS et membre du Centre d'analyse et d'intervention sociologiques (CADIS / EHESS-CNRS) - fondé en 1981 par Alain Touraine - centre qu'il a dirigé jusqu'en 2009. En juillet 2006, il est élu président de l'Association internationale de sociologie (AIS/ISA). Depuis novembre 2006, il préside le comité de selection du prix Michel Seurat créé par le CNRS. Il est également membre du Centre de coopération franco-norvégienne en sciences sociales et humaines / FMSH Paris.

Il est co-directeur, avec Georges Balandier, de la revue Cahiers internationaux de sociologie. Après avoir dirigé la collection "Voix et Regards" aux Editions Balland, il dirige aujourd'hui la collection "Le monde comme il va" aux Editions Robert Laffont. Il est également membre des comités de rédaction de plusieurs revues, dont Journal of Ethnic and Migration Studies / Ethnic and Racial Studies / French Politics, Culture and Society.

Sa sociologie introduit une perspective qui tient compte de la globalisation, de la construction individuelle, et de la subjectivité des acteurs. La sociologie de l'action qu'il construit depuis ses premiers travaux sur les mouvements de consommateurs dans les années 1970 l'a conduit à étudier aussi bien des mouvements sociaux que le racisme, la violence, l'antisémitisme. Sa reconnaissance internationale doit beaucoup à ses travaux sur le terrorisme (prix spécial du jury européen d'Amalfi 1989 pour son livre Sociétés et terrorisme) et autres conduites de haine et de violence ainsi que sur la globalisation et le multiculturalisme.

Plusieurs de ses ouvrages sont traduits en anglais, en allemand, en espagnol, en portugais et en japonais. Ses recherches sont volontiers comparatives à l'échelle internationale et il a mené des travaux dans plusieurs pays notamment en Pologne, en Espagne, aux États-Unis, en Amérique Latine et en Russie. Il est Président du jury de la Bourse Michel Seurat (Cnrs) et du Conseil scientifique du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN). Également membre du Conseil scientifique de la Défense, il est, par ailleurs, président à Bruxelles d'un panel du Conseil européen de la recherche (CER ou European Research Council, ERC-7e PCRD).

Intervention

Avec les mêmes intervenants et intervenantes