Conférence
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Langue :
Français
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Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/rtxx-3a10
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2011, 5 avril). Jeunes des cités, normes et recherche-action. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/rtxx-3a10. (Consultée le 21 juin 2024)

Jeunes des cités, normes et recherche-action

Réalisation : 5 avril 2011 - Mise en ligne : 25 septembre 2017
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Descriptif

 

Cette conférence a pour titre : « Jeunes des cités, normes et recherche action ». Elle a été filmée le 5 avril 2011 dans le cadre du séminaire annuel  « Risques et vulnérabilités sociales », au programme du Master recherche de Sociologie de l'Université de Caen. Initié dans les années 1990, ce séminaire est actuellement dirigé par Salvador Juan, professeur de sociologie à l'Université de Caen.

Joëlle Bordet est psychosociologue au CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment). Elle a étudié la prévention de la délinquance, l'exclusion des jeunes et leur socialisation dans les quartiers d'habitat social. Elle travaille avec des municipalités, en interrogeant leurs habitants, pour développer des politiques de la ville cohérentes sur le long terme. Ces études s'intègrent dans un travail comparatif - avec des pays étrangers - et ont permis d'élaborer un réseau stratégique de politiques de la jeunesse.

Joëlle Bordet, qui s'intéresse à la jeunesse et travaille sur les politiques de la ville concernant les 16-25ans, relate son parcours, de la psychosociologie à la recherche-action. Elle explique que celle-ci est une recherche appliquée qui suppose d'accompagner le changement social en coopérant avec le groupe d'acteurs concernés. Les consultants doivent bien comprendre la demande, ses sous-entendus, ses enjeux, pour entrer en coproduction avec le système d'acteurs, ne léser personne et traduire les aspirations de chacun. Sur le terrain, les jeunes se voient imposer des interdits, souvent sans contrepartie ; beaucoup d'élus privilégient la sécurité, la surveillance, à la prévention délinquance. Or, sur les trois profils types proposés par Bordet (un hyper-intégré en mal d'utilité sociale ; un reclus angoissé par l'idée de « mal tourner » et un extraverti qui s'affirme par sur-visibilité, parfois par la délinquance), tous supposent l'aspect positif de la jeunesse et le primat de l'accompagnement sur la répression. Il semble donc nécessaire de cibler les enjeux de la ville pour les jeunes, de penser et construire la ville avec eux et non contre eux. La conférencière donne alors l'exemple d'un dispositif - mis en place à Echirolles - où sont mobilisés de nombreux professionnels qui accumulent et analysent des entretiens. Elle explique que les propositions mises en place sont évaluées sur le long terme et que la situation peut ainsi évoluer. Les villes qui ont opté pour cette recherche-action ont d'ailleurs formé un réseau stratégique de politique jeunesse. S'il reste impossible de trouver un modèle généralisable, il devient envisageable de comprendre la jeunesse comme enjeu démocratique et anthropologique. De fait, celle-ci porte un désir de reconnaissance. Il faut donc l'accompagner vers la citoyenneté, la solidarité politique, et lui permettre de s'affirmer. Si les jeunes restent perçus comme déficitaires ou dangereux, s'ils sont renvoyés à leur inutilité sociale, c'est notre capacité à faire société qui serait alors mise en péril.

Marine Ange