Le corps humain, objet ou sujet de droit ? Du droit romain à nos jours.

Résumé de la communication : L’objet de cette conférence est de démontrer que le difficile encadrement juridique du corps par le droit positif français trouve son explication si l’on prend la peine de remonter le temps. En se déportant quelques deux millénaires en arrière, on observe que le droit romain nous a légué une summa divisio entre les personnes et les choses qui enferme le corps dans deux statuts possibles : une assimilation à la personne pendant le temps de sa vie ou alors le statut juridique de chose lorsque, pour une raison ou pour une autre, personne et corps se séparent. Pour autant, le droit romain, subtil et pragmatique, ne s’est pas contenté de cette rigide bipartition. Entre les catégories de personne et de chose, des subdivisions se mettent progressivement en place pour signifier que le corps n'est jamais une chose parmi les choses mais une chose sacrée.

Biographie de l'auteur : Ralph Evêque est maître de conférences en Histoire du Droit à l’Université Paris Nanterre. Il a soutenu une thèse intitulée : L’enseignement du droit dans l’empire Romain – Les transmissions du savoir juridique à l’Université Paris-Nanterre, sous la direction du Professeur Soazick Kerneis. Membre-chercheur du Centre d’Histoire et d’Anthropologie du Droit, ses thèmes de recherche concernent la période antique romaine et portent sur l’enseignement du droit, le traitement juridique des marginalités et le statut de l’animal.