Le nucléaire en observation : enquête sur le travail sous rayonnements

Cette conférence a été filmée dans le cadre du séminaire annuel  « Risques et vulnérabilités sociales », au programme du Master recherche de Sociologie de l'Université de Caen. Initié dans les années 1990, ce séminaire est actuellement dirigé par Salvador Juan, professeur de sociologie à l'Université de Caen.

 Pierre Fournier est maître de conférences en sociologie à l'Université d'Aix-Marseille. Il est chercheur au Laboratoire Méditerranéen de Sociologie (LAMES, UMR 6127) et chercheur associé au Centre Maurice Halbwachs (UMR 8097). Ses travaux sont caractérisés par l'association de méthodes variées (observation directe, entretiens directs, dépouillement d'archives, étude de données statistiques) et l'articulation des savoirs de la sociologie, de l'histoire, de l'économie et de l'ethnologie. Ses recherches sont principalement tournées vers la sociologie de la main d'œuvre (travail, résidence, activités économiques et industrie) et vers l'étude de la territorialisation des activités productrices (industries nucléaire et chimique) à travers l'analyse des phénomènes de risque.

Au cours de ce séminaire, Pierre Fournier nous explique son travail sur le nucléaire, à travers trois grands axes. Dans la présentation de ses recherches et investigations, Pierre Fournier s'attache à expliquer la centration de son travail sur les situations d'incidents et sur la position des travailleurs de l'industrie nucléaire (ceux soumis aux contraintes les plus fortes) et non sur les populations environnantes, point qu'il développe essentiellement dans la première partie. Les « incidents » en question relèvent de l'irradiation avec ou sans contamination de l'environnement. Dans un second temps, il nous propose une analyse et une lecture de ses travaux d'observation directe, de type ethnographique, effectués dans une usine nucléaire, à travers notamment le récit d'incidents ainsi que la manière dont le système industriel, nommé système socio-technique, gère ces  « incidents ». Dans un troisième temps, il prône la nécessité d'articuler l'observation directe avec l'histoire.