Naturaliser la politique : un dépassement du dualisme ou un pas de plus ?
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Descriptif
Le dualisme entre nature et société civile, ou entre nature et État, est l’un des fondements de la pensée moderne, opposant nature originelle et institution politique. Ce n’est que récemment qu’une approche naturaliste a été adoptée pour étudier l’émergence des hiérarchies sociales et de l’ordre politique. En réexaminant la notion de « servitude volontaire », cet exposé propose d’analyser les opportunités et les difficultés présentées par le « tournant naturaliste » : comment les sciences humaines et sociales peuvent-elles utiliser les données des sciences naturelles (comme l’éthologie, la primatologie ou la paléoanthropologie) pour construire leurs modèles ? D’une part, je considérerai la notion ambiguë de « nature » impliquée dans cette approche naturaliste : elle peut conduire à naturaliser la politique, en montrant comment les constructions politiques humaines sont enracinées dans l’histoire de l’évolution humaine. Cette référence à une nature biologique peut légitimer ces institutions en gommant leur contingence. D’autre part, je mettrai en perspective le clivage disciplinaire entre une approche biologisante (par exemple dans les sciences cognitives), qui aurait tendance à considérer que tout est naturel, et une approche constructiviste (qui n’est pas rare dans les sciences sociales), qui aurait tendance à considérer que tout est politique - en particulier ce que l’on croit naturel, ce qui a été incorporé et est devenu une « seconde nature ».
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Notice
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