Cours/Séminaire
Notice
Lieu de réalisation
Maison des Sciences de l'Homme de Bordeaux
Langue :
Français
Crédits
Sandro Landi (Intervention)
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
Citer cette ressource :
Sandro Landi. MSHBx. (2022, 28 octobre). Pour une éthologie de la «servitude volontaire» - Introduction Sandro Landi , in Pour une éthologie de la "servitude volontaire" / Towards an ethology of “voluntary servitude”. [Vidéo]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/135667. (Consultée le 25 avril 2025)

Pour une éthologie de la «servitude volontaire» - Introduction Sandro Landi

Réalisation : 28 octobre 2022 - Mise en ligne : 12 décembre 2022
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Descriptif

Selon La Boétie, « la coutume » (l’habitude) est une seconde nature qui rend l’asservissement acceptable. L’analogie entre le comportement humain et le comportement animal permet d’étayer cet argument, mais soulève une question qui est restée largement sans réponse : est-il possible d’identifier les présupposés anthropologiques ou, réciproquement, éthologiques de la « servitude volontaire » ? L’objectif de cet atelier interdisciplinaire est de mettre à l’épreuve cette notion clé de la philosophie politique en réunissant des disciplines et des chercheurs qui s’interrogent sur les fondements de l’« humain » et du « social ».

Ces dernières années, s’est imposée la tendance à réexaminer les questions classiques des sciences sociales à travers une approche de type naturaliste. Par exemple, les paléo-anthropologues et les archéologues ont exploré l’évolution de la musique, de la religion, de la parenté, de la moralité, de la transmission culturelle, de l’économie et du langage. Cependant, relativement peu d’attention a été accordée jusqu’à présent à l’organisation politique des groupes humains. Dans cette perspective, recadrer la question classique en philosophie politique de la « servitude volontaire » revient à dater et à situer les scansions et les processus à long terme qui ont conduit l’Homo sapiens à privilégier les formes verticales d’organisation sociale ; à identifier les exceptions possibles dans les mondes humain et animal ; à s’interroger sur la relation entre ce choix de développement et certaines compétences cognitives telles que l’évolution du langage ou la production d’artefacts.

Cette réinterprétation du concept clé de La Boétie s’adresse potentiellement aux disciplines qui étudient l’évolution humaine et la place de l’homme dans la nature (éthologie, primatologie, paléoanthropologie), les sociétés et institutions humaines (archéologie, anthropologie, ethnologie), la psychologie humaine et la prise de décision (neurosciences, sciences cognitives, psychologie). L’approche naturaliste des formes d’organisation sociale n’est pas spécifique à La Boétie. Par exemple, les philosophes de l’ère moderne qui ont pensé à l’émergence de la société civile sous la forme d’un contrat tacite se sont appuyés sur des mythes classiques ou des récits ethnographiques. L’expérience intellectuelle que propose cet atelier interdisciplinaire, sur la base de découvertes scientifiques récentes, peut donc être répétée dans d’autres cas. La réussite de cette expérience implique deux conditions préalables : une connaissance partagée du texte de La Boétie et la volonté de tous les participants de sortir de leurs certitudes disciplinaires.

Intervention

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