Quelles pratiques pour travailler les temporalités de la fin de vie avec les patients et les soignants ?

Myriam Mercier (infirmière formatrice),
Sandra Giuliato (art-thérapeute),
Frédérique Drillaud (anthropologue, Université Bordeaux Montaigne),
Jennifer Duchennes (IFMK CHU de Bordeaux)
Modération: Nicolas Vonarx (Université Laval – Québec)

Ce colloque interdisciplinaire se propose de dresser un diagnostic sur la complexité du temps dans le contexte du soin en fin de vie. En effet, on sait combien dans le cadre hospitalier, différentes temporalités se croisent, se superposent et se contredisent parfois : la temporalité des soignants n’est pas nécessairement celle des services, qui n’est pas celle des patients ; la temporalité de l’institution coexiste avec celle des aidants, des progrès techniques, et de la relation de soin sans pour autant se fondre dans une même conception ou expérience du temps. Le contexte de la fin de vie rend d’autant plus saillantes ces différences et les met en perspective avec la mort, ajoutant ainsi une dimension existentielle à toute temporalité. Les soins palliatifs comme « clinique spécifique » (Véronique Avérous) vont relever d’un terrain particulièrement important où la chronicité de la maladie se conjugue avec une temporalité « dramatique » (Alain de Broca). Comment la narrativité peut-elle nous aider à penser les temporalités complexes du soin de la fin de vie ? Il s’agira de décliner les différentes temporalités qui constituent l’expérience du soin dans la fin de vie (Mireille Lavoie, Agata Zielinski) et de mettre en évidence comment la narrativité d’un point de vue théorique (Paul Ricœur, Arthur Franck, Raphael Baroni) ou dans une approche pratique (Rita Charon) peut contribuer à poser un cadre à partir duquel penser cette question du temps dans le soin de la fin de vie.