Pipi, caca, matières fertiles ? Quand les citadins désertent le tout-à-l’égout

Notre corps produit naturellement des matières qui peuvent servir d’engrais et de compost, encore faut-il oser ne pas s’en débarrasser. Ces matières, le pipi et le caca, nous les évacuons dans l’eau potable de nos toilettes. Cela nous rassure même de les voir disparaître en tirant la chasse d’eau, sans vraiment se poser la question d’où elles vont, de qui les traite, et de combien ce système d’assainissement coûte en eau, en énergie, en conséquences pour rivières, les milieux aquatiques.
Pourtant, de plus en plus nombreux sont ceux à penser qu’il est possible d’envisager autrement l’azote, le phosphore, la matière organique que nos corps produisent. En essayant de répondre à la question “Pourquoi faisons-nous (encore) nos besoins dans l’eau potable ?”, Marine Legrand, anthropologue, étudie le verrouillage socio-technique autour du système d’assainissement centralisé, et les dimensions culturelles associées aux pratiques alternatives de gestion des excrétats, qui permettent d’envisager collectivement le développement des modes d’assainissement plus écologiques…et fertiles.