Historiographie du Néolithique

évènement
Réalisation : 2012, 2 février
Mise en ligne : 09 avril 2014
DOI : 10.60527/d0ax-dt27
URL pérenne : https://doi.org/10.60527/d0ax-dt27
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vignette séminaire Historiographie du Néolithique-Jean Guilaine

Descriptif

Dans ce séminaire, Jean Guilaine relate la mutation qu’a connue la recherche préhistorique au cours des quatre dernières décennies, et plus précisément l’histoire de la recherche néolithique française qui est celle d’une discipline longtemps minorée devenue l’un des secteurs les plus dynamiques de l’archéologie hexagonale. Quelle différence avec la Grande-Bretagne où, dès la première moitié du XXe siècle, ont été publiées, principalement sous la plume de l'archéologue Gordon Childe, des synthèses magistrales sur les premières civilisations agricoles. En France au début des années 1950, ce sont des chercheurs bénévoles, comme Jean Arnal par exemple, qui échafaudèrent le premier cadre chrono-culturel des civilisations néolithiques françaises replacées dans leur contexte européen. Influencées par les idées de Gordon Childe, ces premières études souffraient toutefois de l’usage de chronologies basses et contractées. « Le néolithique européen, subordonné aux stratigraphies de la Méditerranée orientale, elles-mêmes mal datées, engendrait une forme de nationalisme archéologique qui enfermait la recherche dans des frontières "bétonnées" et ne favorisait pas les visions à large échelle ». Cependant, dans les années 1960, l'usage de la datation au radiocarbone, puis de la "calibration" des dates, restitua au néolithique sa véritable épaisseur temporelle permettant de rompre définitivement avec le schéma classique childien à chronologie contractée. Cela a permis de mieux mettre en évidence les originalités occidentales (les expressions mégalithiques, entre autres), en regard des influences méditerranéens. Les débats entre diffusionnistes et autochtonistes, qui ont surtout alimenté des controverses dans les années 1970, sont retombés et il est admis désormais que la mise en place des communautés agricoles et des espèces domestiques en Europe trouve sa source au Proche-Orient,tout en reconnaissant des identités culturelles européennes spécifiques. Les communautés néolithiques se construisant aussi autour de systèmes de valeurs symboliques qui encadrent les comportements collectifs et individuels, Jean Guilaine expose comment une archéologie dite "spéculative" commença à explorer la sphère du religieux suscitées par certains vestiges (stèles ornées, statues menhirs), l'élargissement du symbolique au domaine domestique (la maison, le site) ou funéraire (morphologie de la tombe, rituels liés à la mort). Ce faisant, Jean Guilaine metsuccessivement en évidence toute une série d’évolutions dans l’archéologie :une archéologie des peuples au XIXe siècle, à tendance nationaliste, une archéologiedes débats Orient/Occident et une archéologie plus stratigraphique,typologique, culturaliste. Puis une archéologie des processus, unearchéologie économique, paléoécologique, ensuite le passage à une archéologie sociale etenfin à une archéologie symbolique.

Vidéos

Historiographie du Néolithique. 3 / Jean Guilaine
Conférence
01:42:36

Historiographie du Néolithique. 3 / Jean Guilaine

Guilaine
Jean

Historiographie du Néolithique. 3 / Jean Guilaine, in "Derniers chasseurs-cueilleurs et premiers paysans : la fin de la Préhistoire en Europe", webdocumentaire réalisé dans le cadre des appels à

Intervenants et intervenantes

France

Archéologue. Directeur de recherche au CNRS, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, Paris, chaire de néolithisation et premières sociétés rurales, responsable du Centre d'anthropologie des sociétés rurales, Toulouse (en 1990). Élu membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres le 17 juin 2011

Professeur au Collège de France (1995-2007), titulaire de la chaire Civilisations de l'Europe au Néolithique et à l'Âge du Bronze