C’est quoi l’animation ? / Animation socioculturelle, de l’éducation populaire au marché #1

Retranscription

Cher·es auditeur·ices bonjour, je suis Cyrille Bock, Maître de conférences à l’Université Toulouse 2 Jean Jaurès rattaché à l’Unité Mixte de Recherche Éducation, Formation, Travail, Savoirs et vous écoutez : Animation socioculturelle, de l’éducation populaire au marché. Dans ce podcast, vous retrouvez une partie de mes travaux sur le monde de l’animation et en particulier sur le marché de la formation. J’essaie d’appréhender les transformations de l’éducation populaire vers un marché de l’animation. Dans ce premier épisode, nous allons faire un tour d’horizon de l’animation dans la littérature scientifique.

On entend depuis quelques années que l’animation est un métier en tension. D’ailleurs, le 26 août 2021, une enquête du site internet l’Étudiant annonce que le top 100 des métiers qui recrutent est principalement composé des secteurs du soin, de la santé et de l’animation. Dans le Top 10 des métiers, 86 000 animatrices et animateurs sont attendus au recrutement en 2021. Iels exercent dans plusieurs secteurs : l’animation périscolaire, le loisir sportif ou encore l’animation auprès de personnes âgées dépendantes. Ces chiffres sont au demeurant constants d’une année à l’autre et les perspectives de recrutement d’animatrices et d’animateurs professionnels représentent un enjeu pour les structures qui les embauchent.

De nombreuses personnes pensent que l’animation se résume au BAFA, le fameux Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur.
Durant de nombreuses années, ce brevet était suffisant pour faire carrière dans l’animation. Les formations au BAFA représentent souvent l’occasion pour des jeunes de découvrir le monde de l’animation malgré le temps court de formation : un premier stage de huit jours construit autour de jeux, d’activités manuelles et de travaux en groupe, un deuxième de mise en situation qui dure 14 jours et un dernier d’approfondissement de six jours. L’animation volontaire constitue pour ces jeunes une première expérience professionnelle. Or, ce type de formation est adaptée pour une activité occasionnelle comme les séjours de vacances, les colos. Mais pour faire carrière dans le monde de l’animation et travailler à plein temps, c’est plus compliqué. Par conséquent, les animateurs qui souhaitent s’y insérer professionnellement et en faire leur métier doivent désormais obtenir des diplômes professionnels. Cette évolution témoigne du processus de professionnalisation à l’œuvre dans le monde de l’animation.

Alors, la professionnalisation, qu’est-ce que c’est ? Pour Raymond Bourdoncle c’est un processus qui revêt cinq sens : premièrement,  une activité rémunérée à titre principal ; deuxièmement, la constitution du groupe exerçant l’activité qui passe par la création d’associations professionnelles, d’un code de déontologie et par une intervention de nature politique afin d’instaurer un droit unique à exercer l’activité ; troisièmement, des savoirs professionnels ; quatrièmement, le développement professionnel des personnes exerçant l’activité ; et cinquièmement, la professionnalisation de la formation. Afin de construire la formation de manière à ce qu’elle rende les individus capables d’exercer une activité économique déterminée. Nous allons voir en quoi l’animation s’inscrit dans ces cinq sens. Et plus particulièrement dans le cinquième sens qui concerne la formation.

Ce processus est toutefois non-linéaire. Et, on peut le penser comme une déprofessionnalisation et une reprofessionnalisation qui révèle ainsi des tensions dans le monde qui fait face à ce processus. Dans le cas de l’animation, il va être définit de lent, d’inachevé ou encore d’impossible. Ces différents qualificatifs témoignent bien de la non-linéarité du processus et de son actualité.

Toutefois, l’animation se transforme également par des éléments extérieurs tels que les réformes. Comme celle de la formation professionnelle avec la loi de 2018, pour la liberté de choisir son avenir professionnel, qui bouleverse le fonctionnement des acteurs de la formation. Les pouvoirs publics se préoccupent des formations professionnelles et sollicitent les acteurs à travers des appels d’offres. De nouveaux organismes investissent alors ce secteur. Une logique marchande gagne en importance dans les formations d’animateur qui deviennent des marchandises.

Y aurait-il alors un marché de la formation dans l’animation socioculturelle ?
Cela voudrait dire qu’il y a une activité économique régie par les lois du marché et une structuration progressive depuis les années 1980. ? Or, l’animation s’inscrit dans une continuité de l’éducation populaire altruiste militante et donc théoriquement en opposition avec les principes marchands. Les principes même et les fondements de l’animation sont-ils compatibles avec les principes de marchés ?

S’intéresser au marché vient donc à interroger la dimension économique du monde de l’animation initialement éloigné des logiques marchandes. Le positionnement politique des organismes de formation favorise ou résiste à l’approche mercantile, préservant ainsi de manière plus ou moins intense les fondements militants.

Avant d’aller plus loin, il faut qu’on parle d’éducation populaire. Elle est omniprésente dans les discours des protagonistes de la formation. Et son lien avec l’animation est démontré à de nombreuses reprises.
Alors qu’est-ce que c’est ? Si je voulais botter en touche, je dirais que c’est l’éducation du peuple par le peuple pour le peuple. Bon, c’est un peu court et il nous faudrait au moins un épisode pour en parler.
En analysant une trentaine de définitions de l’éducation populaire cette recherche considère quatre approches principales : (1) l’éducation populaire comme luttes sociales visant à la transformation sociale et politique ; (2) l’éducation populaire comme mode d’action collectif visant à la construction d’un esprit critique ; (3) l’éducation populaire comme conception de l’éducation qui se traduit par la citoyenneté ou par l’apprentissage à un esprit critique ; (4) l’éducation populaire est également identifiée comme une méthode pédagogique favorisant la citoyenneté. Ces quatre usages de l’éducation populaire font écho aux quatre enjeux contemporains analysés par Christian Maurel : la conscientisation, l’émancipation, l’augmentation du pouvoir d’agir et la transformation sociale et politique.
Ces différentes interprétations de l’éducation populaire éclaireront le positionnement politique des acteurs sur le marché de la formation.

On va aussi mobiliser la notion d’enveloppe de Trompette et Vinck qui autorise une flexibilité interprétative et des formes différentes qui se repèrent à travers la variation des interprétations et des appropriations par les acteurs impliqués dans sa mise en œuvre. Donc, on ne va pas être trop strict sur ce qui relève ou non de l’éducation populaire. On va juste se dire que les acteurs disposent de leur enveloppe éduc pop et qu’il y mette ce qu’ils veulent.

L’idée de ce podcast est d’apporter un regard ancré dans le marché et de mettre en lumière les liens entre les acteurs qui l’organisent. L’objectif est donc d’extraire le positionnement économique des protagonistes et d’analyser les modes de régulation des marchés.
En définitive, ce travail de recherche vise à comprendre le rapport entre le processus de professionnalisation de la formation d’animateur et la structuration de son marché. Qui peut se traduire par la question suivante : dans quelle mesure le processus de professionnalisation participe-t-il à l’émergence et à la structuration d’un marché de la formation d’animateur professionnel ?

Penser la formation comme un marché n’est pas commun. Pour ce faire, cette recherche s’appuie sur les travaux réalisés dans le monde de l’animation dans différentes disciplines : en histoire, en sociologie, en sciences politiques, en géographie et bien entendu en sciences de l’éducation et de la formation. C’est bien le sujet ici où l’approche plurielle éclaire des réalités et des pratiques éducatives qui constituent les sciences de l’éducation et de la formation. L’intérêt de mobiliser des notions d’une autre discipline revient à combler un angle mort de la connaissance de l’objet étudié. Cette conception de la recherche est légitimée par la manière choisie pour analyser l’objet en question. Des outils d’autres disciplines peuvent ainsi participer à la construction de la recherche, tout comme les travaux autour de l’objet participent à la définition de celui étudié. À ce titre, les multiples travaux au sujet de l’animation participent à la construction de celui-ci. Je vous propose de faire un rapide tour de la littérature sur le sujet à travers quatre entrées : l’histoire, la sociologie, le politique et le militant et enfin la formation.

Premièrement, replongeons dans l’histoire de l’animation pour connaître les liens avec l’éducation populaire. Nous allons regarder les travaux historiques de Françoise Tétard. En particulier ceux sur la cogestion qui aident à comprendre l’émergence de l’animation socioculturelle. Ses travaux portent également sur l’animation en questionnant l’organisation des mouvements d’éducation populaire au prisme de la jeunesse. À titre d’illustration, Tétard analyse la cogestion organisée par Maurice Herzog entre 1958 et 1966. C’est un des moments particulièrement structurants dans le monde associatif. Elle travaille également sur les politiques de jeunesse qui représentent des enjeux transversaux au monde de l’animation et apportent des éléments d’analyse du contexte dans lequel l’État sollicite les animateurs. Enfin, les recherches de Tétard sur les cadres de jeunesse et d’éducation populaire et sur les mouvements de 1968 alimenteront la partie sociohistorique de ce podcast. En somme, Tétard interroge le contexte dans lequel les acteurs construisent l’animation. Elle identifie les tensions politiques qui participent à sa structuration. Cette approche s’intéresse ainsi aux jeux d’acteurs qui sont également une des dimensions d’analyse de la démarche sociohistorique.
Et les émeutes dans tout ça ? Laurent Besse analyse l’implantation des Maisons des Jeunes et de la Culture, les MJC dans un contexte d’émeutes urbaines comme l’été des blousons noirs ou l’été des Minguettes. Cette recherche met en lumière les lieux où les animateurs travaillent. Le contexte local apparaît avoir une influence sur les formations. Il met ainsi en évidence que les MJC qui sont à l’origine investies par les acteurs de l’éducation populaire deviennent des opérateurs de l’État pour apporter la paix sociale dans les quartiers populaires. Besse soutient le rôle social de l’animation que les protagonistes ont joué dans les grands ensembles à travers les établissements socioculturels. De manière générale, il analyse l’éducation populaire en considérant les politiques publiques et leurs dispositifs.
Dans ces MJC, des animatrices et animateurs travaillent. Iels ont même un guide de l’animateur socioculturel rédigé par Geneviève Poujol. Elle y aborde les formations, les diplômes, les structures institutionnelles et le cadre légal de l’activité ou encore les analyses sur les stagiaires des centres de formation professionnelle d’animateur. Elle consacre aussi une grande partie de ses recherches à l’éducation populaire en abordant davantage l’animation. Par ailleurs, Poujol construit ses travaux autour du métier d’animateur et de leur profession. Elle s’intéresse également à l’éducation populaire en analysant les enjeux de pouvoir et le tournant des années 1960 et 1970. L’intérêt pour les animateurs de Poujol est particulièrement éclairant pour interroger les formations à travers les acteurs qui les conçoivent. Elle pointe en effet les tournants de l’animation et de l’éducation populaire qui sont très liés dans ses travaux. Enfin, ses interrogations sur le métier et la profession d’animateur contribuent à l’analyse du processus de professionnalisation.
Et si la naissance de la profession d’animateur était lente ? C’est la thèse de Jean-Marie Mignon qui en propose l’histoire entre 1944 et 1988. Il interroge le contexte dans lequel l’animation se structure et se professionnalise. Mignon aborde également les diplômes pour souligner la construction d’une filière de formation incomplète et facultative. Il identifie la porosité de l’animation avec les secteurs de la culture, de l’éducation et du social. Ses interrogations autour de l’histoire de la création de la profession d’animateur seront particulièrement présentes dans la construction de la partie sociohistorique du marché de la formation. D’autant plus qu’il analyse les acteurs du monde de l’animation et les événements qui participent à sa création. Il s’intéresse lui aussi à l’éducation populaire et aux diplômes de ce monde. Son approche historique met en avant la résistance des acteurs à entrer dans une démarche marchande alors que dans le même temps l’animation connaît un processus d’institutionnalisation. La formalisation du métier d’animateur se déroule durant une quarantaine d’années entre la sortie de seconde guerre mondiale et la fin des années 1980 pour arriver à un métier qui n’est pas tout à fait reconnu.
Enfin, d’autres contributions apportent une approche plus globale de l’éducation populaire comme celles de Léo Vennin qui traite la période 1944-1985. Il s’inscrit dans la continuité de Christen et Besse qui se consacrent à la période 1815-1945. En somme, l’animation est présente dans les travaux des chercheurs qui interrogent l’éducation populaire.
À ce stade, vous pensez peut-être que l’animation c’est l’éducation populaire et vice-versa ?
En fait, Pierre Besnard et Francis Lebon considèrent l’animation comme la fille de l’éducation populaire ce qui souligne le lien important dans la création de l’animation par les mouvements d’éducation populaire. Par ailleurs, Raymond Labourie estime que l’animation ignore l’héritage de l’éducation populaire. Guy Saez et Jean-Luc Richelle affirment une rupture entre l’éducation populaire et l’animation. Il y a donc des tensions dans ce lien. Je vous propose pour le moment de considérer que l’éducation populaire et l’animation partagent une histoire commune et nous approfondirons ce lien dans les épisodes consacrés à la sociohistoire.

Deuxièmement, on peut aussi s’intéresser à l’animation à partir d’une approche sociologique. Par exemple Francis Lebon analyse l’animation en considérant le tournant du XXIe siècle pour l’éducation populaire ou en questionnant la dimension politique de l’animation. Dans son mémoire d’Habilitation à Diriger des Recherches, son HDR, il propose une lecture croisée entre l’animation et l’éducation populaire. Lebon examine également la place de l’animation dans la mise en œuvre des politiques publiques comme l’enfance ou les centres de loisirs. Il propose avec Jérôme Camus une analyse sociologique plus globale de l’animation. Lebon interroge aussi le BAFA comme porte d’entrée dans le métier d’animateur ainsi que la division politique du travail. Et propose une analyse de la morphologie de ce groupe professionnel et de ses formations. Cette recherche autour du métier conduit à l’analyse d’une professionnalisation inaboutie résultant de la porosité entre l’animation occasionnelle et l’animation professionnelle.

Et le métier d’animateur, qu’est-ce que c’est ? Jérôme Camus y répond à partir des cadres de l’animation en centre de loisirs ce qui apporte des éléments d’analyse de la structuration de la demande d’animateurs. Il interroge également la professionnalisation avec le passage de l’animation occasionnelle à l’animation professionnelle.

À ce titre, Julien Virgos a conduit ses recherches sur la socialisation professionnelle des animateurs jeunesse en soulignant l’importance des diplômes pour les animateurs qui s’inscrivent dans une carrière. De leur côté, Luc Greffier et Pascal Tozzi abordent les coordinatrice et coordinateur dans l’animation et mettent en avant qu’iels doivent à la fois répondre à une demande bureaucratique et assurer une réflexion autour de l’éducation populaire.

Tous ces travaux démontrent donc un intérêt croissant pour les formations professionnelles.

Pour élargir le spectre et penser les transformations du monde associatif, Matthieu Hély propose une sociologie du travail sans cibler directement les animateurs, mais en traitant plutôt les métamorphoses du monde associatif. Comme ça, il interroge la prédominance économique dans la restructuration des associations qui deviennent des entreprises associatives. Il en fait une typologie qui attire l’attention sur les différentes dépendances des associations aux financements des pouvoirs publics. Il montre aussi l’accroissement des logiques économiques à travers les marchés. Cette approche s’inscrit dans le prolongement de la démarche historique et propose à cet effet une continuité dans l’évolution du contexte dans lequel l’animation se structure.

Troisièmement, on peut se demander si l’animation est politique et militante. Véronique Bordes interroge la place des animateurs dans l’intervention sociale et analyse les effets de l’éducation populaire sur leur positionnement comme des militants de terrain. Elle questionne également les manières dont les jeunes cherchent à prendre place dans la société au travers de pratiques citoyennes et culturelles. Elle analyse la professionnalisation de l’animation comme impossible en particulier à cause de la surreprésentation de l’animation occasionnelle et des différents diplômes qui rendent complexe la lecture de la filière. Les animatrices et animateurs ont d’ailleurs une multitude de statuts, de formations et de positionnements. Iels cherchent constamment leur place auprès des différentes personnes qu’iels côtoient : jeunes, élus, adultes et les professionnels des autres services sociaux. Tout cela rend la reconnaissance professionnelle difficile.
Et ce n’est pas faute d’engagement, comme le montre Jean-Luc Richelle qui s’intéresse aux bénévoles étudiants. Il regarde les rapports de l’animation socioculturelle aux politiques. Et propose des réflexions sur les dimensions militante et politique de l’animation. Il analyse le sens de l’action : dans l’animation et chez les animateurs, dans les formations, dans l’animation professionnelle ou encore en questionnant les animateurs afin d’appréhender leur représentation d’eux-mêmes, de la société ou encore de leurs valeurs. Il situe également ses travaux dans une dimension internationale en abordant les pratiques, les formations ou encore de l’animation professionnelle de manière générale.

Lorsqu’on parle de la place de l’animation dans la ville, on peut se tourner vers la géographie. Jean-Pierre Augustin considère l’animation comme l’héritière des projets d’aménagements urbains et des politiques de la ville. Il privilégie quant à lui le rôle de l’animation dans les politiques publiques locales en s’intéressant à la prise en charge des problématiques urbaines et sociales. À titre d’exemple, Augustin et Gillet ont mené une recherche sur les quartiers fragiles, le développement urbain et l’animation.
Pascal Tozzi s’intéresse à la place de l’animation l’échelle locale. Par exemple, avec Luc Greffier, ils interrogent la participation des habitants et le rôle de l’action socioculturelle dans la participation de centres sociaux aux opérations d’écoquartiers. Il souligne ainsi les tensions entre l’héritage de l’éducation populaire dans l’animation socioculturelle et l’usage instrumental par les politiques publiques.

D’autres approches résonnent avec celles présentées jusqu’alors. Jean-Marie Bataille se consacre quant à lui aux usages des pédagogies de la décision par les animateurs. Il questionne également l’utilité de la notion de projet dans l’animation socioculturelle. La notion de projet occupe une place prépondérante en formation. Baptiste Besse-Patin propose quant à lui une lecture du jeu et de l’animation à travers une démarche ethnographique des formalisations éducatives du loisir des enfants. Ces travaux davantage orientés sur les méthodes d’animation ne sont pas mobilisés dans cette recherche, mais montrent la variété des travaux existants.

Quatrièmement, la formation d’animateur·ice, qu’en dit la recherche ? Goucem Redjimi analyse les profils et les projets des animateurs socioculturels inscrits dans une démarche de Validation des Acquis d’Expérience (VAE). Il s’intéresse aussi aux parcours de formation et à la production identitaire des animateurs socioculturels. Il met en lumière l’individualisation de la formation de ces animateurs et la construction de l’identité professionnelle.

Ensuite, la thèse de Valérie Grazelie interroge les formations d’animateur·ice de niveau Bac + 2. Elle analyse plusieurs organismes de formation et deux universités afin de « comparer les décalages existants entre les curriculums formels.

Enfin, François Lecolle de son côté analyse la formation des animateurs socio-culturels à travers le projet et le marché en se focalisant sur les formations volontaires et celles du secteur Jeunesse éducation populaire. Il aborde l’aspect économique des formations en écartant toutefois les diplômes universitaires. Dans son analyse, le marché renvoie simultanément aux : marché du travail pour les animateurs, marché des prestations d’animation, marchés de la formation pour les animations volontaire et professionnelle, marché du financement des formations, marché du recrutement de formateurs volontaires et professionnels.

En somme, la diversité des travaux montre une lecture plurielle de l’animation et nous les remobiliserons durant les prochains épisodes.

Mais qu’en est-il du marché de la formation d’animateur professionnel ? Les dynamiques qui traversent le monde de l’animation montrent que l’animation se professionnalise et que les acteurs font face à des logiques marchandes. Dans ce podcast, nous allons analyser l’émergence et la structuration du marché de la formation dans l’animation professionnelle à partir des sciences de l’éducation et de la formation.

Dans les épisodes qui vont suivre, nous allons explorer le marché de la formation d’animateur·ice à travers un retour historique afin d’appréhender dans quelle mesure l’éducation populaire et ses acteur·ices ont participé à la création de l’animation, en quoi la dimension politique a eu une importance et quels diplômes émergent ou disparaissent selon différentes périodes.
Nous en profiterons pour faire un détour par l’Union européenne afin de nous intéresser aux réformes qui influencent la formation en France ainsi qu’à l’échelle locale.
Enfin, nous irons explorer trois marchés, ceux de Paris, Grenoble et Toulouse pour leur diversité d’acteurs et de formations proposées sur le territoire.

À très vite pour explorer le marché de la formation d’animateur·ice !