Entretien
Notice
Langue :
Français
Crédits
Serge BLERALD (Réalisation), Direction de l'Audiovisuel de l'EHESS (Dir. Jean-Claude Penrad) (Production), Jean-Paul Zuniga (Intervention), Natalia Muchnik (Intervention)
Conditions d'utilisation
© Direction de l'audiovisuel / EHESS / 2014
DOI : 10.60527/dewb-0c06
Citer cette ressource :
Jean-Paul Zuniga, Natalia Muchnik. EHESS. (2014, 27 mars). De paroles et de gestes - Natalia Muchnik , in En temps et lieux. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/dewb-0c06. (Consultée le 21 septembre 2024)

De paroles et de gestes - Natalia Muchnik

Réalisation : 27 mars 2014 - Mise en ligne : 5 juin 2014
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Descriptif

Dans cet entretien, Natalia Muchnik discute avec Jean-Paul Zuñiga des enjeux identitaires et communautaires qui ont motivés l'écriture de l'ouvrage De paroles et de gestes. Constructions marranes en terre d'Inquisition. Comment, face à la stigmatisation, une identité se constitue-t-elle ? À travers le cas des marranes dans l’Espagne des XVIe-XVIIIe siècles, Natalia Muchnik montre que l’individu prend sens dans une unité sociale soudée par une mémoire et des pratiques partagées.

Ces chrétiens, pour la plupart descendants des juifs convertis au xve siècle, accusés par l’Inquisition de judaïser en secret, ont développé une identité de groupe. Si la répression inquisitoriale et la clandestinité sont fondamentales pour sa cohésion, la société marrane a ses propres dynamiques. Fragilisée par sa diversité interne, sa mobilité spatiale et la labilité de ses pratiques religieuses, elle a multiplié signes et discours d’appartenance. Les codes qui caractérisent cette société secrète, l’hostilité au catholicisme ou les mythes de l’origine, sont autant d’éléments que le crypto-judaïsant mobilise et agence. Car plus que le contenu des rituels, c’est le processus de ritualisation extrême du quotidien qui forge la société marrane ; le sacré semble partout.L’ouvrage, tel un kaléidoscope, multiplie les points de vue sur les modes d’affiliation. Le marrane dispose ainsi de plusieurs identités potentielles qu’il alterne selon les situations et les interlocuteurs. Plutôt qu’un déchirement entre deux religions, il révèle la fragmentation de soi et l’impossibilité de dissocier l’individu des rôles qu’il tient. Il témoigne, en somme, d’une pluralité inhérente à tout être humain et du caractère illusoire d’une identité homogène.

Intervention

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