Conférence
Notice
Langue :
Français
Crédits
Université du Maine (Le Mans - Laval) (Production), Frédéric LABRE (Réalisation), Dominique Avon (Intervention), Viviane Liati (Intervention), Abdellatif Idrissi (Intervention), أمين الياس (Intervention)
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/c3hw-pk52
Citer cette ressource :
Dominique Avon, Viviane Liati, Abdellatif Idrissi, أمين الياس. PRN. (2013, 7 novembre). Pour une lecture renouvelée des origines de l'Islam. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/c3hw-pk52. (Consultée le 19 mars 2024)

Pour une lecture renouvelée des origines de l'Islam

Réalisation : 7 novembre 2013 - Mise en ligne : 21 novembre 2013
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Descriptif

             Del’Antiquité tardive à l’orée des temps « modernes », le judaïsme, lechristianisme puis, postérieurement, l’islam, ont fait l’objet de discoursproduits par des magistères religieux qui définirent les cadres conceptuels dela pensée, les méthodes d’étude, les critères de validité et les institutions censéesgarantir le dépôt « révélé » donc considéré comme « vrai » :« Dieu » s’adressant aux hommes par l’intermédiaire d’un« Verbe », il importait de justifier les modalités de son expression poursituer hors de tout champ comparatif, la religion représentée par tel ou tel. La« modernité » introduisit une rupture dans cette configurationpuisque les philosophes, historiens, linguistes et autres philologues s’enréclamant choisirent pour point d’ancrage de leurs discours non plus« Dieu » (dont l’existence éventuelle était une question qui restaiten suspens) mais les traces laissées par les croyants professant une foi.

            Lesspécialistes du fait religieux savent combien le conflit fut profond jusqu’au xxe siècle dans les sociétéseuropéennes qui le virent naître avant sa diffusion universelle. Loin d’êtrerésolu, il prit une vigueur particulière dans les sociétés majoritairementmusulmanes du pourtour méditerranéen où, depuis les indépendances ayant marquéla fin de la colonisation, un courant porté par l’Université égyptienne d’Al-Azhara conduit à rejeter toute discipline extérieure à l’héritage de la traditionmusulmane pré-moderne pour aborder le texte coranique, les corpus de« faits » et « dits » attribués au prophète de l’islam ainsique la langue arabe. Initié, entre autres, par le shaykh al-Bahî, ce mouvementa été relayé par les établissements fondés par les pétromonarchies et lesinstituts d’études islamiques ouverts dans les années 1970 au sein desuniversités du monde arabe créées antérieurement sur le modèle européen. Il abénéficié, au même moment, de la critique produite en Europe et en Amérique duNord par le courant des cultural studies.Mais il s’est heurté à une autre réalité contemporaine, à savoir l’inscriptionde populations nouvelles dans ce même espace.

            Lafécondité éditoriale autour de ces sujets est l’illustration du phénomène ainsidécrit. D’autres ouvrages auraient pu être présentés, ainsi celui de MohammedAli Amir-Moezzi (Le Coran silencieux etle Coran parlant. Sources scripturaires de l’islam entre histoire et ferveur,Paris, CNRS éditions, 2011) ou celui de Françoise Micheau (Les débuts de l’Islam. Jalons pour une nouvelle histoire, Paris,Téraèdre, 2012). Le trait commun de ces recherches consiste d’une part à mettreen évidence le caractère lacunaire des connaissances des lecteurs et desauditeurs, d’autre part à montrer les blocages personnels ou institutionnelsqui visent à empêcher la réflexion libre sur ces sujets sensibles au nom d’unealtérité essentialisée. L’objectif de la conférence-débat proposée par leréseau DCIE dans le cadre de l’Université du Maine a visé à mettre en relationle milieu académique et un public attentif à cette problématique. Laprésentation des trois ouvrages (1h) a été suivie d’un échange (45 mn)enregistré dans sa quasi-intégralité.

 

 

 

Intervention

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