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- Date de réalisation : 13 Février 2018
- Durée du programme : 58 min
- Classification Dewey : Histoire de France (1958-1999 : Ve République), Médias documentaires, journalisme, presse, édition
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- Catégorie : Conférences
- Niveau : niveau Licence (LMD)
- Disciplines : Traitement de l'information, Médias
- Collections : Varia
- ficheLom : Voir la fiche LOM
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- Auteur(s) : PAVARD Bibia
- producteur : Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail
- Réalisateur(s) : MICHAUD Nathalie
- Editeur : SCPAM / Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail
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- Langue : Français
- Mots-clés : médias et politique, histoire (recherche), désinformation, photographie et histoire, France (journées de mai 1968), médias et propagande, médias et conflits sociaux
- Conditions d’utilisation / Copyright : Tous droits réservés à l'Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail et aux auteurs.
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"Ne pas avaler" : 1968 crise médiatique / Bibia Pavard
"Ne pas avaler" : 1968 crise médiatique / Bibia Pavard, conférence présentée dans le cadre des Savoirs partagés, Université Jean Jaurès, 13 février 2018.
« Le regard [sur mai 68] aujourd'hui a été changé par les recherches
produites à partir d'une grande diversité de sources publiques et privées
désormais accessibles dans les archives policières, départementales,
associatives, partisanes, étatiques ou d'entreprises qui viennent compléter les
milliers de tracts conservés à la Bibliothèque Nationale ou d'autres
bibliothèques. Beaucoup d'historiens se sont aussi intéressés aux sources de
l'intime, c'est à dire aux échanges épistolaires, aux carnets intimes.[...]. Ce
qui est ressorti de ces travaux, c'est plusieurs changements de regards.
La première chose c'est qu'on est passé de mai 68 aux années 68, au pluriel,
avec la volonté de faire de mai 68 un épicentre d'une séquence plus longue de
contestation sociale, politique et culturelle [...]. On peut voir les
événements de mai-juin 68 comme une charnière dans cette séquence. Dans l'avant
mai-juin 68, d'un point de vue des circulations culturelles, des circulations
de l'information, il faut mettre l'accent sur une "culture jeune"
fondée sur le développement d'une culture de masse qui s'appuie sur toute une
série de médias, presse spécialisée et émissions de radio pour la jeunesse qui
se déclinent en magazines. Une "culture jeune" fondée sur la musique
et la mode [...] de plus en plus politisée à partir des années 60, notamment
autour d'une question centrale pour la génération des baby boomers, la question
de la guerre du Vietnam qui s'intensifie à partir de 1965 et sert de
politisation pour une génération qui va s'engager contre l'impérialisme
américain dans une série d'actions, de groupuscules et d'associations dans une
contestation transnationale en Europe de l'Ouest et de l'Est, en Amérique du
Nord. Elle fait écho à une série de luttes anticolonialistes en Afrique et en
Amérique centrale. Mai-juin 68 ne vient pas de nulle part, il y a des prémisses
à cette explosion. Il ne faut pas oublier aussi qu'il y a un certain nombre de
grèves et de mobilisations sociales dans les usines et dans le monde paysans
qui précèdent immédiatement l'année 1968.
Le second changement dans l'historiographie est le fait d'essayer de faire
varier les jeux d'échelle, de ne plus se concentrer sur Paris ou sur l'échelle
nationale mais [...] de mettre l'accent sur toutes les scènes locales de cet
événement 68. 68 se déploie dans plusieurs villes de France, dans les campagnes mais aussi aux Antilles. Il y a véritablement mille façons d'appréhender cet
événement. Il faut aussi comprendre le lien avec des contestations qui, elles,
sont transnationales.
Enfin, la dernière grande tendance est de s'intéresser aux expériences
ordinaires des événements, d'aller rechercher ce que 68 a fait à la vie des
gens, parce que ça a changé la vie des gens [Pagis, Un pavé dans leur
histoire, 2014]». (Bibia Pavard).
Dans cette communication, il s'agit pour Bibia Pavard d'interroger la question du rôle des médias, de l'information et de la contre-information, des expérimentations et du renouveau médiatique lors de ces événements fixés dans les mémoires autour d'images et de slogans mythiques. Les études historiques développées depuis plus de 20 ans ont permis de ne plus réduire Mai 68 au Quartier Latin et à la crise étudiante en explorant notamment les mouvements ouvrier et paysan qui se sont développés dans l'année précédant les mois de mai et juin 68, en élargissant le périmètre d'observation à la crise sociale générale dépassant le seul cadre géographique français.
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