Cours/Séminaire
Notice
Date de réalisation
Lieu de réalisation

MRSH Caen

Langue :
Français
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2017, 23 mars). Événement et récit. De trois modes narratifs : intramondain, discursif, opéral. [Podcast]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/131845. (Consultée le 7 juillet 2025)

Événement et récit. De trois modes narratifs : intramondain, discursif, opéral

Réalisation : 23 mars 2017 - Mise en ligne : 18 juillet 2022
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Descriptif

Cette communication a été enregistrée dans le cadre de la cinquième journée d’études des Jeunes Chercheurs du LASLAR (Lettres, Arts du Spectacle, Langues Romanes), consacrée à la réflexion sur ces chemins de traverse empruntés par les créateurs (auteur, metteur en scène, réalisateur), en insistant sur leur figuration au sein des oeuvres elles-mêmes. Penser le récit – littéraire, dramatique ou cinématographique – paraît fécond pour mettre au jour les aléas de la création, et leur inscription dans les oeuvres littéraires, les pièces de théâtre et les films. Ces dynamiques narratives semblent relever de la gageure, dans la mesure où elles consistent à inscrire un élan dans des formes figées et linéaires au moment de leur réception. Les interventions parfois facétieuses des instances narratives, la déstabilisation des canons génériques, ou encore la perturbation de l’ordre (chrono)logique du récit sont pourtant la preuve que les œuvres artistiques sont elles-mêmes en mouvement. Comment le récit peut-il garder la trace de ses propres devenirs, qu’ils soient actualisés dans son déroulement ou simplement évoqués ? Peut-on parler d’un développement immanent au récit lui-même, ou bien le créateur reste-t-il in fine maître de sa trajectoire ?

Marc Courtieu est docteur en littérature française des XXe et XXIe siècles et professeur certifié de mathématiques.

Résumé de la communication

Dans mon intervention, d’une part je reviens sur les trois « modes » d’intégration de l’événement dans le récit (événement intramondain, événement discursif, événement opéral), pour montrer notamment que le roman d’aventure « classique » s’inscrit très largement dans le premier modèle : l’événement est au cœur de « l’action narrative », il se passe essentiellement dans la vie des personnages. Puis je voudrais montrer que ce schéma ayant été fortement remis en cause par nombre de grands romanciers du XXe siècle (de Joyce, V. Woolf, Proust, Musil jusqu’au Nouveau Roman) contraint, d’une certaine façon, les écrivains ultérieurs à tenir compte des nouvelles façons d’envisager un récit imposées par ces écrivains – qui pour certains se réclament de modèles plus anciens, notamment du XVIIIe siècle (Diderot, Sterne). Deux voies principales s’offrent alors aux écrivains qui veulent continuer à écrire des « récits » : soit on émaille son texte de remarques et d’adresses au lecteur pour montrer qu’on n’est pas dupe du « contrat de lecture » qu’on propose, soit on déplace carrément l’aventure ailleurs : dans le tout discursif (presque plus de héros ni d’aventures au sens traditionnel, mais une multitude d‘observations sur la narration elle-même : mon exemple privilégié sera E. Chevillard), dans l‘opéral (c’est soi-même qu’on met en scène et qu’on invente par l’œuvre elle-même : mes exemples seront A. Gatti et Frankétienne).

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