CY-2024-1-Problématiques spatiales dans la recherche sur l’Iran médiéval

La prise en compte de l’espace comme sujet d’étude et outil d’analyse a conduit à des renouvellements historiographiques majeurs pour l’histoire occidentale – l’œuvre emblématique étant La Méditerranée à l’époque de Philippe II de Fernand Braudel (1949), mais cela concerne également les études
allemandes sur la royauté itinérante et, depuis trois décennies, les nombreux travaux relevant de ce que l’on appelle commodément le « spatial turn ». Quelles sont les bases de cette « histoire spatiale », ses enjeux, et ses résultats les plus intéressants ? Dans quelle mesure se retrouve-t-elle dans les
recherches sur l’Iran « médiéval » (6e s.-15e s.) ? Plusieurs chercheurs, à commencer par Jean Aubin (pour les 13e-15e s.), sont allés au-delà de la simple description, pour réfléchir à la manière dont, à une époque donnée, un espace est produit, perçu, utilisé. La période pré-mongole (10e-12e s.) est celle qui accuse dans ce domaine le plus de retard : quelle que soit l’échelle d’analyse choisie (province, région, ville, route, bâtiment particulier), les problématiques spatiales sont quasiment absentes des recherches. Comment y remédier ?