CY-2024-3-Le problème du kūshk

À la différence des sources sur les Mongols, celles concernant l’habitat des dynasties turques précédentes, à commencer par les Saljuqs, sont à la fois peu précises et difficiles à interpréter. Cette ambiguïté a mené à des visions radicalement différentes de l’identité des dynasties de cette période (turques ? iranisées ? nomades ? urbaines ?). Dans cette conférence, nous tenterons de clarifier “the fatal imprecision which afflicts architectural terms in Arabic and Persian” (Hillenbrand). Après un rappel de nos précédents travaux sur différents termes de tentage (khargāh, sarāparda, etc.) et l’organisation d’un camp royal, nous nous concentrerons sur le terme kūshk, employé de façon récurrente pour décrire une structure en dur, mais dont la forme reste très incertaine. Comment concilier les différents sens pris par ce mot depuis son apparition dans les premiers textes persan jusqu’à ceux de la période ottomane (structure fortifiée ; pavillon ; voire plateforme pour des tentes) ?
En l’absence presque totale de vestiges d’architecture palatiale pour la période pré-mongole, seule une archéologie des textes qui distingue précisément les lieux et les époques de rédaction pourra permettre d’établir ce qu’est un kūshk, et si oui ou non les Saljuqs ont jamais habité dans des palais.