Mécanismes sociaux et rationalité de l’acteur

Description

Depuis deux décennies environ, une littérature foisonnante se développe sur le concept de mécanisme en philosophie des sciences, en sciences politiques et en sociologie. Les débats se déploient sur plusieurs dimensions : épistémologique, tout d’abord (quelle est la nature de l’explication par les mécanismes ?) ; théorique, ensuite (quelle théorie de l’action permet d’aller le plus loin dans la compréhension des mécanismes sociaux ?) ; méthodologique, enfin (quelles sont les méthodes les plus appropriées pour mettre en œuvre des explications conçues en termes de mécanisme ?).

Ces débats autour du concept de mécanisme frappent aussi en raison de la variété des points de vue théoriques qui animent les chercheurs actifs dans cette littérature : pragmatistes, sociologues de la culture, théoriciens du choix rationnel ou encore sociologues analytiques se confrontent sur la définition du mot « mécanisme ». Il en va de même pour ce qui est des méthodes : les promoteurs de la simulation informatique, les défenseurs de l’approche expérimentale ou encore, sur le versant qualitatif, les chercheurs travaillant dans la perspective dite « process tracing », tous essaient de rendre opérationnelle la notion de mécanisme pour la recherche empirique.

En partant d’une définition ouverte – selon laquelle un mécanisme est un ensemble structuré d’actions et d’interactions contraintes qui, sous des conditions spécifiques, engendre, avec régularité, un résultat macroscopique donné –, les travaux menés par les GEMASS ont vocation à contribuer à ces débats autour du concept de mécanisme tout à la fois sur les plans épistémologique, théorique et méthodologique. Sur le premier versant, la question de la causalité et des modèles est au cœur de nos préoccupations ; sur le deuxième plan, une place centrale est accordée à la réflexion sur la théorie de l’action et des interactions sociales ; sur la dimension méthodologique, enfin, l’utilisation de méthodes statistiques avancées ainsi que des approches innovantes telles que la simulation informatique et les techniques d’analyse de données massives nous intéressent tout particulièrement. Une spécificité du laboratoire est de coupler la réflexion théorique à la recherche empirique, souvent dans une perspective interdisciplinaire, en collaborant notamment avec des physiciens, des informaticiens et des économistes, de manière à faire avancer la perspective des mécanismes générateurs en l’appliquant à des objets de recherche ciblés plutôt qu’en se cantonnant à la réflexivité métathéorique.

Cours/Séminaire

Conférence

Intervenants

France

Docteur en sciences politiques. En poste au Centre Robert-Schuman de l'Institut universitaire européen de Florence (en 1997). Professeur à l'Institut d'études politiques de Grenoble. Il enseigne également à Sciences Po Paris et à l'Institut des hautes études de l'Amérique latine (IHEAL), Université Paris III-Sorbonne nouvelle (en 2007). Professeur de science politique à l'université Paris 2 Panthéon-Assas et chercheur au Centre d'études et de recherches de sciences administratives et politiques (CERSA) (en 2015)

Professeur de Science politique à Panthéon-Assas Paris 2 (en 2018)

Professeur de Science politique à Panthéon-Assas Paris 2, membre du laboratoire Centre d'Études et de Recherches de Sciences Administratives et Politiques (CERSA) (en 2022)