Conférence
Notice
Langues :
Anglais, Français
Crédits
Jean René BORELLY (Production), Marie-Claire Willems (Intervention), Benjamin Farhat (Intervention)
Conditions d'utilisation
CC BY NC SA
DOI : 10.60527/8sxk-9812
Citer cette ressource :
Marie-Claire Willems, Benjamin Farhat. CNRS_Pouchet. (2016, 3 juin). Les religions face aux théories et aux politiques de la "race" 4 , in Les religions face aux théories et aux politiques de la "race". [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/8sxk-9812. (Consultée le 5 novembre 2024)

Les religions face aux théories et aux politiques de la "race" 4

Réalisation : 3 juin 2016 - Mise en ligne : 21 juin 2016
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Descriptif

Racialisation et ethnicisation du religieux : Perspectives sociologiques et anthropologiques

 

Présidence :

Simona Tersigni (Université Paris-Ouest Nanterre/Sophiapol)

 

Intervenants :

- Marie-Claire Willems (Université Paris-Ouest Nanterre/Sophiapol)

 « Socio-sémantique historique des usages du terme « musulman » : processus d’ethnicisation, de racialisation et de confessionnalisation en tension »

Mes recherches interrogent le sens donné au terme « musulman » d’un point de vue socio-sémantique historique et contemporain en considérant l’hétéro-catégorisation et l’auto-catégorisation en tant que musulman-e-s. Tout en s’inscrivant dans le champ de la sociologie, elles mobilisent une approche sémantique et historique avec pour objectif d’appréhender le passé et le présent des processus de catégorisation. Dans cette communication, je présenterai donc l’influence des différents cadres d’énonciation socio-historiques sur les représentations de la catégorie « musulman » principalement en ce qui concerne quatre moments essentiels en France : les premiers ancrages du terme « musulman » en langue française, le cadre de l’Algérie coloniale, les guerres mondiales et décolonisations et le tournant des années 1980. Selon les différentes conjonctures sociales et historiques, les usages du terme « musulman » et les processus de catégorisation qu’ils sous-tendent se construisent en tension entre processus d’ethnicisation, de racialisation et de confessionnalisation. Cette présentation permettra donc de proposer des clefs d’analyse pour penser la situation actuelle car, d’un point de vue sociétal, la catégorie « musulman » ne peut être aujourd’hui considérée comme une unique appartenance religieuse. J’interrogerai ainsi le passage d’une catégorie religieuse à une catégorie ethnico-raciale - et vice versa - avec une vision diachronique et synchronique.

 

 – Benjamin Farhat (Université Paris VIII/LEGS)

« Le fait scolaire ‘‘ramadan’’ : approcher les dimensions ethnoreligieuses de l’expérience scolaire »

Depuis la fin des années 1980, avec les premières « Affaires » du voile et l’émergence du thème de l’ « inculture religieuse », les manifestations de l’ethnicité et du religieux à l’école sont au centre d’un important débat dans la société française, dans les champs politiques, médiatiques et scientifiques. Si les analyses diffèrent sensiblement d’un champ à l’autre, elles proposent une même lecture des réalités scolaires : elles construisent l’ethnicité et le religieux à l’école comme des objets autonomes et distincts, pouvant être pensés séparément, et appréhendent l’un et l’autre comme un « problème » (social, scolaire et culturel), qui serait à la fois la cause et la conséquence des maux qui affectent l’école et la société : la précarité, l’exclusion, la discrimination, le communautarisme,

l’échec scolaire, la violence... Les dimensions ethniques et religieuses de l’expérience scolaire sont ainsi enfermées dans les registres de la violence, de la transgression et de la désorganisation. Au travers d’une étude empirique de l’organisation de la fête du ramadan dans l’école (au sein d’un établissement ethniquement ségrégué, concentrant des publics d’élèves musulmans) je me propose de rendre compte des complémentarités et des liens d’interdépendance des processus ethnicisés et religieux, de leur intervention dans la négociation locale de l’ordre scolaire et dans la construction des expériences scolaires des différents acteurs (enseignants, surveillants, chef d’établissement, CPE, élèves). Cette communication, qui repose sur l’étude de la prise en charge institutionnelle (la « contractualisation ») de la pratique religieuse et de son organisation collective par les élèves, me donnera l’occasion d’envisager les dimensions structurantes de l’ethnicité et du religieux dans la détermination de l’ordre.

 

 

Intervention

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