Les fêtes libres : des brèches hétérotopiques ?

Les fêtes libres : des brèches hétérotopiques ? Table ronde - Débat avec Lucile Baleynaud, Vincent Benso, Alexis Grussi & Jean-Christophe Sevin, le 21 septembre 2023 au CENTRE DE LA VIEILLE CHARITÉ.

Les émergences et persistances transnationales des fêtes libres (free party) invitent à questionner cette forme culturelle dans les termes de l’hétérotopie.

Cette discussion propose de les co-définir comme des « brèches », matérialisant des interstices autonomes et furtifs

au sein des sociétés occidentales.

Elle espère rassembler autour des expériences des chercheurs et chercheuses, des membres de sound systems, fêtardes, intervenants et intervenantes de santé.

Une proposition de la mention de master « Recherches comparatives en anthropologie, histoire, sociologie » (Campus EHESS Marseille)

Lucile Baleynaud, diplômée d'un master Culture & Communication à Avignon Université, chargée de communication en festival et data researcher pour le projet Sonic Street Technologies, mène des recherches sur les fêtes techno libres par le prisme de l'audiovisuel et par celui de la réduction des risques. Passionnée par le milieu festif, elle a notamment travaillé sur les free-parties durant la crise sanitaire ou encore sur leurs représentations au sein des documentaires.

Vincent Benso a découvert les teufs dans les années 2000. Suivant une formation en sociologie il décide d'allier plaisir et travail en se spécialisant sur les usages de produits en free party. Il effectue alors un stage dans l'association Technoplus qu'il ne quittera plus. Il intègre ensuite le dispositif TREND (Tendances récentes et nouvelles drogues) de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) et devient observateur sur les espaces festifs puis sur les espaces urbains de la Seine-Saint-Denis. Il participe à plusieurs recherches sur des thèmes liés aux drogues (la diffusion de l'héroïne en France, l'usage-revente, les nouveaux produits de synthèse, les utilisations d'Internet en lien avec les drogues) et devient membre de deux revues (ASUD Journal et Swaps).

Alexis Grussi, travailleur social de profession, mène des recherches autonomes et collaboratives, notamment en lien avec les milieux associatifs. Il navigue également dans le milieu académique : formé à l’Université de Strasbourg et l’Université du Québec à Montréal, il est désormais rattaché à la mention « Recherches Comparatives – Anthropologie, Histoire et Sociologie » de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS–Marseille). Il est par ailleurs chercheur associé au sein de l’Interdisciplinary and community-based harm reduction network – HARENE (SESSTIM 1252 - Inserm/IRD/AMU, France) et de la concertation sur l’intervention en milieu festif Projet Groove – Fêter à moindre risque (AIDQ/GRIP, Québec). Son travail, ancré dans une démarche de transdisciplinarité expérientielle, interroge la santé communautaire, les espaces festifs ainsi que les imaginaires et la judiciarisation de formes de résistances ordinaires.

Jean-Christophe Sevin est maitre de conférences en sciences de l’information et de la communication, chercheur au Centre Norbert Elias - CNE (EHESS/CNRS/AMU/Avignon Université). Les rapports entre culture et territoire, d'une part, les appropriations matérielles et discursives des média-cultures musicales, d'autre part, sont deux thématiques transversales de ses recherches menées à partir de terrains variés. Après avoir notamment enquêté sur la musique techno et les raves, il travaille actuellement sur les scènes reggae en France, ainsi que sur le mouvement sound system dans le cadre du projet de recherche international Sonic Street Technologies.