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Langue :
Français
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Ensmédi@ / ENS de Lyon (Réalisation), Paola Marrati-Guénoun (Intervention)
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Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/534f-vd79
Citer cette ressource :
Paola Marrati-Guénoun. ENS de Lyon. (2010, 6 mai). Ce qu’un certain cinéma sait de la démocratie , in Hommage à Stanley Cavell - L'écran de nos pensées. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/534f-vd79. (Consultée le 7 décembre 2024)

Ce qu’un certain cinéma sait de la démocratie

Réalisation : 6 mai 2010 - Mise en ligne : 4 juin 2010
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Descriptif

Cavell, Hollywood et Rawls

Éducation, morale et cinéma Présidence : Jean-Loup Rivière Un second souffle pour la philosophie du cinéma en France
L’ambition de ce colloque interdisciplinaire est de contribuer à la réception de la pensée du cinéma du
philosophe américain Stanley Cavell, en interrogeant ses travaux dans une perspective croisant la théorie
cinématographique et philosophique avec la création cinématographique. Ce colloque est porté par la section arts de
l’École normale supérieure Lyon en collaboration avec la section philosophie. À cette occasion seront présentées au
public une nouvelle traduction française et deux rééditions d’ouvrages de Stanley Cavell : Dire et vouloir dire (trad. fr. C.
Fournier et S. Laugier, Le Cerf, 2009), Qu’est-ce que la philosophie américaine ? De Wittgenstein à Emerson (trad. fr. C.
Fournier et S. Laugier, Folio Gallimard, 2009), et Le cinéma nous rend-il meilleurs ? (éd. augmentée, éd. E. Domenach,
trad. fr. E. Domenach et C. Fournier). Ces publications récentes constituent une avancée décisive dans notre
connaissance de l’œuvre de Stanley Cavell, puisqu’elles permettront de découvrir en français un aspect méconnu de
sa philosophie du langage (constitué de ses lectures d’Austin et de Wittgenstein), et de redécouvrir ses travaux sur les
penseurs fondateurs de la philosophie américaine et la réflexion morale engagée à partir des films. Une séance de
signature de ces livres, à l’issue du colloque, sera l’occasion de réfléchir à la diffusion de sa pensée en France, alors que
ses ouvrages de philosophie de la connaissance (Les Voix de la raison), ses écrits sur Shakespeare (Le Déni de savoir
dans six pièces de Shakespeare) et sur Thoreau (The Senses of Walden) sont désormais considérés comme des
classiques.
Une cérémonie de remise du Doctora Honoris Causa de l’ENS Lyon à Stanley Cavell, en présence de Monsieur
le Directeur général de l’ENS Lyon, Olivier Faron, conclura le colloque, et permettra de nouer un dialogue pérenne avec
sa pensée au sein de l’École. Cavell est reconnu outre-Atlantique depuis une trentaine d’années déjà pour son apport
décisif au champ des études cinématographiques et à la philosophie du langage et de la connaissance, mais la
dimension philosophique de ses travaux sur le cinéma n’a pas encore reçu toute l’attention qu’elle mérite, en France ni
dans le monde. Promouvoir la philosophie de l’art de Cavell demande un décloisonnement des champs disciplinaires
de la littérature, du cinéma, de la philosophie, et l’appropriation des grandes voix de la culture que cette œuvre
incorpore ; de la philosophie du langage ordinaire d’Austin et Wittgenstein au transcendantalisme américain d’Emerson
et Thoreau, en passant par Shakespeare, Kant, Nietzsche et Freud. L’ENS Lyon s’impose comme le lieu adapté pour
créer un espace de pensée ouvert, au croisement des disciplines, pour la philosophie du cinéma.

1999-2009 : les deux actes de la réception de la pensée du cinéma de Cavell en France

Dix ans après le premier (et, jusqu’à présent, unique) colloque consacré à la philosophie du cinéma de
Stanley Cavell en France (à l’Université de Paris III Sorbonne Nouvelle en 1999, organisé par S. Laugier et M. Cerisuelo.
Stanley Cavell. Cinéma et philosophie, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2001), ce colloque permettra de prendre en
compte des dernières ressources de la recherche sur Stanley Cavell, en France et dans le monde.

Une telle recherche doit se faire dans l’optique d’une collaboration élargie entre laboratoires et institutions.
C’est la raison pour laquelle nous mettons en commun les ressources distinctes et les spécialisations complémentaires
des sections arts et philosophie au sein de l’ENS Lyon, mais aussi des deux laboratoires de l’École, le CEP, avec sa
vocation d'expérimentation poétique et d'engagement dans la création contemporaine, et le CERPHI UMR 5037, avec
ses méthodes d'histoire des idées, de contextualisation des textes et des débats qui structurent le champ intellectuel.
Trois autres laboratoires français sont associés au colloque (et représentés au comité d’organisation) : le CURAPP de
l’Université de Picardie Jules Verne qui associe sociologues, politistes et philosophes dans des travaux sur l’action
publique, le politique, et deux laboratoires trans-artistiques, l’ARIAS de l’ENS Ulm/Paris III et le LESA de l’Université d’Aix-
Marseille, qui travaillent en esthétique et théorie du cinéma. Enfin, il est décisif que ce colloque se tienne à Lyon, dans la
ville du cinéma, et avec le soutien du Département du Rhône.

L’écran de nos pensées

Considérer le cinéma comme écran de nos pensées implique de corréler la théorie avec la création
cinématographique. C’est pourquoi nous sollicitons des cinéastes réalisateurs et scénaristes, lecteurs de Stanley Cavell ;
soit qu’ils s’intéressent aux possibilités spécifiques d’expression du medium cinématographique (Luc Dardenne, Jacques
Audiard, Agnès Varda), soit qu’ils s’inspirent directement de Stanley Cavell (Claire Simon, Emmanuel Bourdieu) ou
ambitionnent d’« adapter » sa pensée à l’écran (comme aime à le dire Arnaud Desplechin). Nous souhaitons faire place
à des projections de films et d’extraits de films d’Arnaud Desplechin et de Terrence Malick, tous deux « disciples » de
Stanley Cavell, car on ne peut dissocier la pensée cinématographique, critique et philosophique, de l’expérience des
films. Cette variété d’approches vise à explorer la manière dont le film devient l’écran de nos pensées.

Interroger cette dimension, c’est accepter avec Stanley Cavell une profonde rénovation critique du
discours philosophique, l’ancrer dans notre expérience ordinaire du monde et des autres, et mettre en question notre
expérience des films, sans préjuger de la clarté de nos pensées projetées, ni des difficultés que l’écran permet ou non
de lever. C’est pourquoi nous voulons articuler ce colloque autour des concepts cavelliens de projection, d’éducation,
de perception, de mythe pour examiner ce qu’il advient de nos pensées et de leurs objets lors de leurs projections ; ce
que la perception cinématographique altère ou révèle de la nature de nos perceptions ordinaires ; ce qui distingue et
lie l’expérience cinématographique à l’expérience ordinaire, et l’effet de retour de l’image projetée sur la pensée.

Si le cinéma hollywoodien nous fait rêver à la possibilité de réconcilier ses héros, d’éduquer le faible, de
moraliser les vilains, c’est pourtant au cinéma que nous trouvons l’expression d’un sentiment d’exil du monde,
d’étrangeté, que Cavell a appelé scepticisme, qui traverse nos vies ordinaires. Dans le mélodrame américain, Cavell a
poursuivi une interrogation menée d’abord sur le terrain de l’étude des tragédies shakespeariennes, sur nos dénis du
monde et des autres. Le cinéma devient ainsi l’écran de nos pensées, parce qu’il s’offre comme le miroir de nos doutes
et incertitudes, tout en nous donnant les moyens d’en « guérir », dit Wittgenstein, et Cavell après lui. Il s’agira donc
d’interroger ces rapports entre image, émotion, projection et pensée, sur le double versant de la création
cinématographique et de la réflexion philosophique.

Intervention

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