Conférence FORTRAN - Les extrêmes climatiques le long de la TRajectoire d’Adaptation au Changement climatique en France

Le monde de 2024 est environ 1,35oC plus chaud que celui de la fin du XIXe siècle. Ce réchauffement global est de manière sans équivoque et en intégralité, lié aux activités humaines et en particulier aux gaz à effet de serre, principalement le CO2 qui s’accumule dans l’atmosphère. Cette hausse moyenne des températures s’accompagne d’évènements extrêmes (vagues de chaleur, pluies diluviennes, inondations pluviales et côtières, conditions météo propices aux méga incendies…) plus fréquents et plus intenses, dans des lieux et des saisons atypiques. Aujourd’hui, toutes les régions du monde sont affectées par le changement climatique. Depuis une vingtaine d’années, le réchauffement et ses effets sont plus prononcés sur l’Europe que sur le reste de la planète. Le climat de demain dépend de nos émissions présentes et futures. Si l’on considère toutes les politiques climatiques aujourd’hui sur la table, nous nous dirigeons vers +3oC en fin de siècle, ce qui correspond à +4oC sur la France. Dans cette présentation, nous nous focalisons sur les changements d’aléas climatiques extrêmes selon cette trajectoire réaliste du changement climatique qui a été choisie par le gouvernement français pour sa politique d’adaptation (la TRACC). Nous nous plaçons à deux horizons temporels pour les chaleurs extrêmes et les ressources en eau, avec un focus sur l’Europe et la France. À court-terme (avant 2050), nous abordons les changements via une approche dite en narratifs, qui tient compte de la modulation du réchauffement et ses extrêmes par les fluctuations spontanées du climat, ou variabilité interne, qui peuvent temporairement doper l’effet anthropique ou l’amoindrir sur les deux décennies à venir. Considérer correctement la variabilité interne est essentiel en particulier pour les systèmes fortement hydro-dépendants (agriculture, foret, etc.) et les stratégies d’adaptation afférentes. A long-terme (fin du XXIe siècle), nous nous focalisons sur les trames narratives physiquement possibles qui sont les plus impactantes pour les écosystèmes terrestres, celles qui pourraient conduire aux conditions extrêmes les plus prononcées et aux risques climatiques les plus forts.