Séminaire

évènement
Réalisation : 12-13 novembre 2024
Mise en ligne : 09 décembre 2024
Crédit
gt notebook
DOI : 10.60527/jxhg-zg30
URL pérenne : https://doi.org/10.60527/jxhg-zg30
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salle de séminaire

Descriptif

Depuis plusieurs années, le développement de pratiques d’écriture, qui articulent langage naturel et langage informatique, peut être observé au sein de différentes disciplines. Ces pratiques émergentes, mais qui ne sont pas nouvelles (Fossier et Genet 1979), sont adossées à un environnement logiciel issu des sciences des données (data science), les carnets computationnels ou notebooks. Leur particularité est de pouvoir, au sein d’un même espace d’écriture, exécuter le code informatique qui y est écrit afin de produire des éléments de traitement de données, de visualisation des résultats et de tisser (knitting (Xie 2015)) ensemble ces éléments générés et des éléments d’analyse et d’interprétation sur ces mêmes données, traitements et représentations graphiques. En réunissant les écritures informatiques, le résultat des opérations, leur visualisation et le discours scientifique associé, les notebooks ouvrent de nouvelles modalités de recherche, tant sur le plan méthodologique qu’épistémologique.

Le champ d’investigation sur les notebooks est vaste. Toutefois, une lecture au prisme actuel des sciences des données tendrait à masquer un héritage plus riche et complexe, celui du paradigme informatique du Literate Programming (Knuth 1992). En effet, si la data science occupe aujourd’hui le devant de la scène par des résultats parfois spectaculaires et produit des innovations génératrices de valeur pour les entreprises, son émergence affecte non seulement l’activité des praticien⋅nes de la langue informatique considérée comme subalterne, mais aussi les valeurs portées par les communautés. Le Literate Programming, lui, interroge depuis 40 ans le croisement de la multiplicité des pratiques autour de l’écriture exécutable. Il stimule les questionnements interdisciplinaires autour de la littératie, de l’esthétique et la visualisation, de l’écosophie, ou encore de la reproductibilité des travaux de recherche menés à l’aide de ce type de média, permettant d’adopter une posture réflexive sur les pratiques embarquées dans ces dispositifs socio-techniques (Simondon et Garelli 2017), (Dodier 1995), etc.

C’est à la fois pour accueillir, décrire et tenter de saisir la diversité et la portée scientifique de ces modalités d’usages et d’écritures que s’est constitué en 2022 un groupe de travail (GT) interdisciplinaire réunissant des chercheur·e·s et des ingénieur·e·s. Après une première phase en 2022 et 2023 de structuration et de formalisation de son objet et de ses modalités (liste de diffusion, webinaires ouvert au public), le GT souhaite désormais élargir ses réflexions en organisant ses premières journées d’études rassemblant des chercheur·e·s et des praticien·ne·s utilisatrices de notebooks.

Bibliographie

Dodier, Nicolas. 1995. Les Hommes et les Machines. Editions Métailié. https://doi.org/10.3917/meta.dodie.1995.01.

Fossier, Lucie, et Jean-Philippe Genet. 1979. « Un type d’exploitation : le traitement de texte ». Le médiéviste et l’ordinateur 1 (1): 2‑9. https://doi.org/10.3406/medio.1979.881.

Knuth, Donald E. 1992. Literate programming. USA: Center for the Study of Language; Information.

Simondon, Gilbert, et Jacques Garelli. 2017. « L’individuation à la lumière des notions de forme et d’information ». Thèse de doctorat, Grenoble: Millon.

Xie, Yihui. 2015. Dynamic documents with R and Knitr. Second edition. Boca Raton: CRC Press/Taylor & Francis.

Vidéos

Intervenants et intervenantes