Cours/Séminaire
Notice
Date de réalisation
Lieu de réalisation

MRSH Caen

Langue :
Français
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2018, 19 octobre). Entre homme et loutre : une cohabitation déjà ancienne. [Podcast]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/117402. (Consultée le 1 juin 2024)

Entre homme et loutre : une cohabitation déjà ancienne

Réalisation : 19 octobre 2018 - Mise en ligne : 28 juin 2022
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Descriptif

Cette communication a été enregistrée au cours d'une table ronde intitulée Loutres, Castors et Humains Des territoires imbriqués organisée par le Groupe Mammalogique Normand (GMN), la Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM) et la Société Nationale de Protection de la Nature (SNPN), dans le cadre du 40e colloque francophone de mammalogie.

Corinne Beck est professeur d'histoire et d'archéologie médiévales. Elle a été Directrice du laboratoire CALHISTE EA 4343 de 2013 à 2015. Ses recherches visent à introduire la dimension environnementale des phénomènes enregistrés dans les analyses politiques et socio-économiques habituellement développées en histoire rurale. Elle travaille sur les relations entre les sociétés du passé et leurs milieux et plus particulièrement sur les relations de la société médiévale avec le monde animal.

En prenant appui sur des sources textuelles anciennes (administration des eaux et forêts), cette communication se propose d'examiner ce que fut la cohabitation de la loutre d'Europe avec les hommes et d'en mesurer les conséquences sur les comportements mêmes de l'animal. Partant de l'exemple de la Bourgogne bien mise en lumière par la documentation de la fin du Moyen Âge et du début de l'époque moderne, plusieurs observations peuvent être faites  qui amènent à s'interroger sur la fabrication des savoirs naturalistes "académiques". Il s'agit tout d'abord d'un animal "nuisible" car concurrent alimentaire direct des hommes , s'attaquant aux "ressources utiles " (les poissons) des étangs et rivières. A ce titre, la loutre est traquée par des chasseurs spécialisés - loutriers - bien ancrés dans les territoires qu'ils surveillent,  rémunérés à la prime pour chaque capture. La loutre est alors un animal commun qui pullule, considéré comme particulièrement vorace (étangs dévastés), loin d'être nocturne et de vivre en solitaire au vu du nombre de prises conjointes d' individus pouvant être capturés sur les mêmes lieux au cours d'une même journée. Ces constats anciens sont  en apparente "contradiction" avec  les connaissances naturalistes contemporaines. Il s'agit alors de comprendre ce qui se joue dans cette différence de modes de vie attribués à la loutre (rare, discrète, peu vorace, etc...). N'est-elle pas le résultat de l'incessante adaptation aux conditions écologiques et humaines? Sans doute faut-il cesser de penser l'animal en termes passifs pour lui attribuer une qualité de sujet à part entière.

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