La Suède et le mensonge public

Cette conférence, organisée par ERLIS et le Département d’Etudes Nordiques en partenariat avec Les Boréales de Normandie, a été enregistrée dans le cadre du cycle L'écrivain et le pouvoir de l'équipe ERLIS.Conférence.

Jan Myrdal, né en 1927, est une grande figure de la culture suédoise, auteur de plus de 80 ouvrages. Enfance en Suède (Actes Sud 1988), le premier livre d’une série autobiographique, est un règlement de comptes avec ses parents Gunnar et Alva Myrdal, il a fait scandale dans son pays où ce couple phare de la social-démocratie avait symbolisé toutes les réussites. Représentant de la gauche radicale, Myrdal agit aussi bien sur la scène politique de son pays que dans le monde. Le livre Un village de la Chine populaire (Gallimard, 1964) en particulier a été un grand succès international.

Le point de départ de la conférence sera le constat qu’August Strindberg fit en 1910: la classe supérieure règne non seulement en dominant les pensées mais surtout en dominant les lois mêmes de la pensée. Grâce à des exemples concrets, notamment suédois, Jan Myrdal montrera à quel point Strindberg a encore raison. Pendant presque 70 ans, Jan Myrdal s’est battu pour révéler au public les secrets politiques, mais il constate aussi qu’il existe en Suède des domaines hors de la vie politique qui relèvent encore de la censure (la littérature, la sexualité, etc.) : même les mensonges publics les plus importants finissent par éclater au grand jour (mais pas tous!) grâce à des intellectuels qui, comme Myrdal, œuvrent pour révéler les non-dits d’une époque. Auteur polémique et provocateur, victime de nombreuses attaques et notamment de la censure, Myrdal a su contourner ces difficultés et se faire entendre.