Conférence
Notice
Date de réalisation
Lieu de réalisation

CCIC, Cerisy-la-Salle

Langue :
Français
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2017, 26 septembre). Résilience ou extinction... de la critique ?. [Podcast]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/116591. (Consultée le 27 juillet 2024)

Résilience ou extinction... de la critique ?

Réalisation : 26 septembre 2017 - Mise en ligne : 17 mai 2022
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Descriptif

Cette communication a été enregistrée dans le cadre du colloque intitulé "Villes et territoires résilients" qui s’est tenu au Centre Culturel International de Cerisy du 19 au 26 septembre 2017, sous la direction de Sabine CHARDONNET-DARMAILLACQ, Éric LESUEUR & Dinah LOUDA (Institut Veolia), Cécile MAISONNEUVE & Chloé VOISIN-BORMUTH (La Fabrique de la Cité).

Présentation de l'intervenant

Samuel Rufat est maître de conférences habilité à diriger des recherches à l’Université de Cergy-Pontoise et membre junior de l’Institut Universitaire de France. Il a enseigné en quatre langues des deux côtés de l’Atlantique à l’articulation entre les enjeux environnementaux et urbains. Il est à l’origine avec Magali Reghezza du séminaire "Résiliences urbaines" à l’ENS en 2009. Il a été observateur scientifique international pendant la COP21 en 2016.

Résumé de la communication

D’un côté, les organisations internationales et en particulier l’ONU promeuvent la résilience avec d’importants enjeux financiers, comme The one billion coalition for resilience (2014), au point d’en faire une injonction au cœur de la nouvelle stratégie de gestion des risques et de réduction des catastrophes, le Sendai Frameworks for Disaster Loss Reduction (2015-2030). De l’autre, elles reconnaissent à mi-mot qu’il n’est pas possible d’estimer ou de mesurer la résilience ou, en tout cas, de s’assurer que les différentes méthodes mesurent bien la résilience et non pas un autre construit, comme la pauvreté, ou un proxy, comme la fragilité, etc: "to our knowledge, no measurement, framework or metrics of disaster resilience has been empirically validated yet" (UNDP, 2014, p.19). Cette situation est paradoxale : comment promouvoir des guides d’application, enjoindre les acteurs locaux à des plans d’action, les gouvernements à lever des fonds, voire suivre le déroulé des projets et les éventuels progrès sur le terrain à partir d’une notion qu’on ne sait pas mesurer ? C’est alors une critique radicale qu’il faudrait adresser à la résilience : s’il n’est pas possible de l’estimer, de la mesurer, de la saisir, son utilisation doit rester cantonnée à l’analyse de discours. À l’heure où la résilience fait passer des récits du déclin à la menace de l’extinction tout en multipliant les injonctions et les labellisations urbaines, c’est d’abord la critique qu’il s’agit de remettre du choc.

Thème
Documentation

Confrontés à la mondialisation (dont l’un des aspects majeurs est l’urbanisation), les villes et les territoires s’interrogent sur leurs capacités d’adaptation face aux mutations du monde contemporain. Comment concevoir la transformation des espaces urbains, des modes de vie, des capacités d’apprentissage, des formes de gouvernance assurant des équilibres soutenables et dynamiques? Pour aborder ces questions, la notion de résilience, utilisée dans différents domaines (biologie, psychologie ou cyndinique) et qui mobilise aujourd’hui des experts, chercheurs, citoyens et élus, paraît féconde. Il s’agit, face aux perturbations, aux chocs ou vulnérabilités qui surgissent de manière parfois imprévisible, de développer à la fois une compréhension des complexités à l’œuvre et des capacités de rebond, d’organisation, d’adaptation, d’invention.

Actes du colloque

Villes et territoires résilients

S. CHARDONNET DARMAILLACQ, É. LESUEUR, D. LOUDA, C. MAISONNEUVE, C. VOISIN-BORMUTH (dir.)

Hermann Éditeurs — 2020

ISBN : 979-1-0370-0356-0

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