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Langue :
Français
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Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/t147-p019
Citer cette ressource :
MESHS. (2012, 10 avril). La souffrance au travail , in édition 2012: Que faire du travail ?. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/t147-p019. (Consultée le 6 octobre 2024)

La souffrance au travail

Réalisation : 10 avril 2012 - Mise en ligne : 9 septembre 2013
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Descriptif

PRINTEMPS DES SHS 2012 - QUE FAIRE DU TRAVAIL ?

Conférences présentées par Sophie Quinton-Fantoni, médecin du travail, praticien hospitalier au CHRU de Lille, juriste et chercheuse au CRD&P (EA 4487)

Pascale Molinier, professeure de psychologie sociale à l’université Paris 13, membre de l’UTRPP (EA 443)
La souffrance au travail. Réalités et médiatisation
Depuis quelques années, en France, le thème de la souffrance au travail a envahi les médias et la littérature syndicale, notamment sous la forme dramatique des suicides liés au travail. Or il existe certaines différences entre la rhétorique militante ou médiatique sur la souffrance au travail et ce que les gens en disent aux chercheurs dans leurs enquêtes de terrain. Nous verrons que cette différence concerne principalement l’engagement au travail et l’imputation des responsabilités de la souffrance. Par ailleurs, l’analyse des situations de travail montre que les gens construisent des stratégies collectives de défense qui ont pour fonction d’occulter la perception de ce qui fait souffrir. Il s’avère que ces défenses ont des incidences sur l’expression publique de la souffrance. Quelles sont-elles ? Enfin, la médiatisation de la souffrance concerne certaines catégories de travailleurs (plutôt des hommes blancs qualifiés et jugés « normaux ») et en laisse dans l’ombre d’autres (femmes, migrants, précaires, non qualifiés, malades mentaux), ce qui n’est pas sans poser des problèmes à la fois éthiques et politiques. Que signifie socialement et politiquement la victimisation d’une partie de la population qui correspond à celle qui aurait du avoir le plus d’avantages au travail (en termes d’intérêt, de salaire, de marge d’initiative...) ?
Il ne s’agit pas de nier que cette population puisse connaître des difficultés au travail, mais plutôt de s’interroger sur la construction sociale de la souffrance au travail et sur ses effets. Parmi ceux-ci, la mention récurrente à la « normalité » des travailleurs qui ont gravement décompensé vise, certes, à souligner le rôle prééminent du travail dans ces décompensations chez des gens qui ne paraissaient pas prédestinés à tomber malades. Mais ne contribue-t-on pas, de la sorte, à accréditer l’existence d’une différence de nature entre les gens « normaux » et les autres tout en vidant la psyché de son opacité inquiétante et de sa vulnérabilité intrinsèque ?
P. M.

Laurence Théry, ancienne inspectrice du travail, directrice du CESTP-ARACT Picardie
Le travail a changé : entre idéologies managériales, contraintes économiques et reconfiguration des entreprises privées ou des services publics, normes et objectifs soumettent de plus en plus les travailleurs au stress à la souffrance et aux tensions de toutes natures. L’allongement probable de la vie au travail va encore durcir une situation qui semble avoir atteint un point de rupture. Comment réagir collectivement face à cette intensification ?
C’est à cette question que nous proposons de discuter à travers un diagnostic critique, mais aussi en pointant des voies pour l’action. Il s’agit tout à la fois de comprendre l’intensification pour y résister et d’explorer de nouvelles pratiques en associant les salariés à l’action collective.
L. T.

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