Conférence
Notice
Langue :
Français
Crédits
Jean JIMENEZ (Réalisation), Samir BOUHARAOUA (Réalisation), Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail (Production), SCPAM / Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail (Publication), Montserrat López Mújica (Intervention)
Conditions d'utilisation
Tous droits réservés à l'Université Jean-Jaurès et aux auteurs.
DOI : 10.60527/2drz-9f91
Citer cette ressource :
Montserrat López Mújica. UT2J. (2019, 21 mars). Les loups et les ours : une histoire d'amour difficile , in L’amour des animaux / Animal Love. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/2drz-9f91. (Consultée le 1 novembre 2024)

Les loups et les ours : une histoire d'amour difficile

Réalisation : 21 mars 2019 - Mise en ligne : 10 juillet 2020
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Descriptif

 

Les loups et les ours : une histoire d'amour difficile / Montserrat López Mújica, in colloque international "L'Amour des animaux / Animal Love", organisé par leLaboratoire Cultures Anglo-Saxonnes (CAS), la Société d’Étude de laLittérature de Voyage du monde Anglophone (SELVA), l'Académie des Sciences, Inscriptions et BellesLettres  (ASIBL)de Toulouse, sous la responsabilité scientifique de Françoise Besson (CAS,SELVA, ASIBL), Marcel Delpoux (ASIBL, SELVA), Nathalie Dessens (CAS) et ScottSlovic (SELVA, University of Idaho, USA). Toulouse, Hôtel d'Assézat, Hôtel duMay, Université Toulouse Jean Jaurès, 20-23 mars 2019.
Atelier 1 : Amour et rupture / Love and Divource.

L'ours et le loup occupent une place prééminente dans l'imaginaire occidental. Voici deux espèces aimées, admirées, appréciées et même vénérées, mais aussi combattues, honnies et diabolisées depuis la fin des temps. Elles provoquent des sentiments ambivalents chez les gens car elles sont toujours peu connues du grand public, et notre littérature n’a pas arrangé beaucoup les choses. Dès l'enfance, nous savons déjà tout sur le loup. Nous avons peur, par les contes de fées, comme "Le petit chaperon rouge" et "Le loup et les sept chevreaux". Pourtant, de tous les animaux, le loup est celui qui nous fait le plus confiance parce que ses frères et sœurs domestiqués vivent depuis des milliers d'années dans nos familles humaines. L’ours « fait partie des animaux qui ont le plus marqué l’homme », indique Michel Pastoureau, historien à l’École pratique des hautes études. Ils se côtoient dès la préhistoire et ils ont cohabité dans les grottes, lieu d’hibernation pour l’un, site d’expression picturale pour l’autre. Toutes les mythologies européennes font de l’ours un animal à part, un dieu ou un ancêtre de l’homme, signe de la forte impression qu’exerçait le plantigrade sur l’homme. Vers le Xe siècle, il tombe en disgrâce car le christianisme voyait en lui un animal dangereux. Il y a une croyance populaire, fortement répandue, qui véhiculait l’idée que l’ours mâle était sexuellement attiré par les jeunes femmes, qu’il les enlevait, les violait et que de ces unions naissaient des êtres mi-hommes mi-ours, comme le rapporte le conte Jean de l’Ours. Et on va le détruire, le chasser, l’attraper pour le dompter et le montrer dans les villages, foires et cirques. De nos jours, le loup et l’ours continuent à provoquer des sentiments ambigus. Pourtant, il suffit d’observer leur mode de vie dans leur habitat naturel pour comprendre que ce ne sont pas ces monstres que l’on rencontre dans les livres de contes, mais ce sont des animaux surprenants, à la vie sociale riche et aux mœurs intéressantes, capables de vivre en harmonie avec nous si on respecte leur espace. Voici l’histoire de deux femmes, deux jeunes écrivaines qui ont voulu rendre hommage à ces deux espèces : la pianiste Hélène Grimaud et la philosophe Charlotte Bousquet. A travers leurs œuvres (Variations Sauvages et Le dernier ours) nous allons mieux comprendre l’amour que ces deux écrivaines ressentent pour ces deux espèces emblématiques. L'objectif de Montserrat López Mújica est donc l’analyse écocritique de ces deux livres, très différents d’ailleurs entre eux, mais où la sensibilité animale, la conscience écologique, la beauté familière des relations interspécistes, sont bien présents. Le premier est une autobiographie qui raconte la trajectoire d'un artiste singulier dont la vie a été transformée par la rencontre d’une louve nommée "Alawa". Le deuxième est un roman d’anticipation qui offre une vision quelque peu pessimiste et effrayante de notre avenir et de celui des espèces en voie de disparition. Deux belles et dangereuses aventures qui prouvent que, dans le monde réel ou dans la fiction, l’amour que l’on ressent pour un animal peut déplacer des montagnes.

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Le but de ce colloque est d’envisager l’amour des animaux, l’amour animal, l’amour pour les animaux dans sa multiplicité et sous un angle à la fois philosophique, scientifique, littéraire et artistique et en inscrivant ce thème dans la relation plus large de l’homme au monde et dans la vision environnementale et écocritique. Des espèces compagnes à la relation (l’amour ?) des animaux pour des membres de leur propre espèce ou d’espèces différentes,  l’expression “l’amour des animaux” est polysémique. On pense à l’amour des chiens et chats pour leur compagnon humain et à la relation réciproque de l’attachement humain pour ces êtres non-humains qui accompagnent leur vie, au chien qui accompagne son ami humain jusqu’à la tombe et va y rester des jours et parfois se laissera mourir. Que dire de ce chat américain qui dans un hôpital, va dans les chambres de malades dont il perçoit avant les médecins qu’ils vont mourir bientôt et les accompagne jusqu’à leur dernier souffle ? Comment définir son rôle gratuit et étrange d’accompagnateur qui va leur permettre le passage en leur offrant une présence amie et rassurante ?
L’amour des animaux, c’est à la fois l’amour de l’être humain pour  le monde animal, l’amour -ou tout autre sentiment auquel il conviendra de réfléchir- de l’animal pour l’être humain et l’amour des animaux entre eux ; l’amour pour tout souffle de vie ; l’amour de la chatte pour ses petits, le geste de l’hippopotame tentant de sauver l’antilope de la gueule du crocodile, les soins d’une bande de chats des rues en Argentine sauvant un enfant perdu en lui apportant de la nourriture et en le réchauffant jusqu’à ce qu’il soit retrouvé. Est-ce de l’amour ? Est-ce un instinct de survie ? Une empathie inexplicable ? Comment définir la notion d’amour des animaux ? Ces gestes de tendresse, de compassion ou d’empathie du monde animal peuvent-ils être rattachés à l’amour ou sont-ils des gestes instinctifs de sauvetage de quelque espèce que ce soit visant à prolonger la présence animale sur la terre ?

The aim of this conference is  to consider animal love in its multipicity,  from a philosophical, scientific and literary angle at the same time, by inscribing the theme in the wider relationship of man with the world and in  the environmental and ecocritical vision as well. From companion species to the love of animals for members of their own species or of other species, the phrase “animal love” is polysemous. We first think about the love dogs and cats have for their human companions and about the reciprocal relationship of attachment of human beings for those nonhuman companions accompanying parts of their lives; we can think about the dog following his human companion’s coffin and accompanying him/her to the grave, staying there days and nights and sometimes dying there.  What can we say of the American cat who, in a hospital, goes into dying people’s rooms, knowing before doctors that those people are going to die and accompanying them until their last breath? How can we define her gratuitous, strange role as a companion, allowing them to pass away while offering them a friendly, reassuring presence?
Animal love is both the human being’s love for an animal or several animals and the love—or any feeling we could associate with love—of the animal for the human being and the love of animals for one another. Can we consider the gesture of a hippopotamus for the antelope that he tries to rescue from the crocodile’s teeth, staying with her head in its mouth until her last breath, as love? What about the behaviour of a group of street cats in Argentina, who saved a lost human infant by giving him food and lying on him so that he did not die of cold in the night, until the day when he was found. Is this love? Is it some survival instinct shared with those who are threatened? Is it some unexplainable empathy? How can we define the notion of animal love? Could those gestures of apparent tenderness, compassion or empathy of the animal world be qualified as love—could they be linked with love or are they instinctive rescuing gestures made by whatever species to prolong the animal presence on the Earth?

 

Intervention

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