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Descriptif
La mémoire affichée : enjeux du portrait de rue chez JR et Agnès Varda / Philippe Ortel, in "Les enjeux mémoriels du portrait", Journée d'étude organisée par le laboratoire Patrimoine, Littérature, Histoire (PLH) sous la direction scientifique de Fabienne Bercegol et Estelle Galbois, dans le cadre du séminaire PLH "L'invention des traces" et de la rétrospective de l'œuvre du photographe Gilles Pandel. Université Toulouse Jean Jaurès, 13 octobre 2021.
Cette journée d’étude a pour sujet la fonction mémorielle du portrait qu’il soit public ou privé, peint, sculpté, photographique ou encore littéraire. Le portrait, polymorphe, répond à des demandes sociales et culturelles, et en tant que médium de la représentation, il fait partie du processus de communication. Si les intentions qui président à la confection d’une effigie sont plurielles, elles visent toutes à combattre la mort et l’oubli, en laissant une trace, pérenne, dans les mémoires.
Dès son origine, le portrait, en fixant les traits d’un individu, a un pouvoir mnémonique. L’anecdote de Pline sur l’invention à Corinthe du portrait en argile à partir d’un profil dessiné sur un mur le montre clairement. Le portrait a aussi une fonction de substitution dans la mesure où il rend l’absent présent, que l’absence soit momentanée ou définitive. Dans « La Peinture », poème en trois chants avec notes, 1769, 5-6, Antoine-Marin Lemierre ne dit pas autre chose : « De la mort elle-même, il affaiblit les coups, et lorsqu’elle a rompu nos liens les plus doux, l’objet qui dans la tombe emporta nos hommages, reste encore près de nous et vit dans son image. »
Quelle que soit sa nature, le portrait a une valeur commémorative puisqu’il conserve les caractéristiques (physionomie, caractère) des femmes et des hommes après leur mort. Le portrait, littéraire ou plastique, en glorifiant l’individu, en célébrant ses hauts faits et ses vertus, l’érige en modèle pour les générations futures. À contrario le portrait à charge invite à ne pas suivre l’exemple de la personnalité représentée. Dès lors, on comprend bien que le portrait est tout sauf neutre, qu’il oriente le regard du spectateur ou du lecteur, et qu’il ne se borne pas à décrire ou à reproduire de manière servile des traits physionomiques. Il résulte au contraire d’un savant mélange entre ressemblance, idéalisation, esthétique.
Le portrait permet aussi la reviviscence puisqu’il peut présenter le défunt dans une posture suggérant qu’il est encore vivant. L’essor du portrait photographique post-mortem au XIXe siècle en est une parfaite illustration. Si le portrait laisse une trace dans la mémoire individuelle ou collective, la destruction volontaire des effigies ou damnatio memoriae, ancrée dans les pratiques depuis l’Antiquité, ou la négation de l’existence d’une personne dans les textes, expriment le refus de mémoire en condamnant irrémédiablement un être à l’oubli.
Cette journée d’étude, dont l’approche est interdisciplinaire et transpériode, questionne les potentialités mémorielles du portrait qu’elles aient un impact positif ou négatif, en même temps qu’elle s’interroge sur son avenir à l’heure où, dans notre société, les supports de communication tendent à se dématérialiser.
Mots-clés : fresques, peintures murales (art dans la rue, graffitis peints...), figures humaines dans les arts décoratifs et les beaux-arts, photographie de portraits, engrammes, portrait (au cinéma), Agnès Varda (1928-2019), art dans la rue (France), souvenir (dans l'art)
Intervenants
Thèmes
Notice
Documentation
Références documentaires
BOUVIER, Nicolas (2004). Notes en vrac sur le visage, in Du coin de l'oeil. Écrits sur la photographie, Genève, Éd. Héros-Limite, coll. feuilles d'herbe, 224 p.
BEYAERT-GESLIN, Anne (2017). Sémiotique du portrait. De Dibutade au selfie. Louvain-la-Neuve, Éd. De Boeck Supérieur, 256 p.
CHANCÉ, Dominique (2017). Agnès Varda et JR, "Villages visages". De l’émotion qui ne serait pas du pathos, Oedipe.org, juillet 2017. [En ligne : https://www.oedipe.org/spectacle/villages-visages-jr-et-agnes-varda-par-dominique-chance].
VARDA, Agnès, JR (2017). Visages, villages. France, Production Ciné-Tamaris, Social Animals, Rouge International, Arte France Cinéma, Arches Films, 1h34. [Bande annonce en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=1h-HzSIXCcQ].
JR (réal.), ROTH, Eric (scén.) (2015). Ellis [court métrage]. États-Unis, Production Unframed USA LTD, 14'30 min. [En ligne : https://www.jr-art.net/fr/projects/unframed-ellis-island-usa-2014].
MAUFFREY, Nathalie (2014). Portraits brisés, portraits croisés. Les récits kaléidoscopiques dans "Jane B. par Agnès V." d'Agnès Varda, Narrative Matters 2014 : Narrative Knowing/Récit et Savoir, Jun 2014. https://halshs.archives-ouvertes.fr/hal-01077794].
RIAMBAU, Esteve (2009). La caméra et le miroir : portraits et autoportraits, in Antony, Fiant et al. (dirs), Agnès Varda : le cinéma et au-delà, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 135-143.
VARDA, Agnès (1988). Jane B. par Agnès V [documentaire]. France, Production Ciné-Tamaris, 1h37 min.
À regarder plus tard
Documentaire
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La parole est aux graffiteurs
Christian Gerini, historien des sciences et des techniques, nous initie à l'histoire et à la contemporanéité du street art.
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Conférence
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La mémoire affichée : enjeux du portrait de rue chez JR et Agnès Varda / Philippe Ortel
Ortel, Philippe
Le portrait, polymorphe, répond à des demandes sociales et culturelles, et en tant que médium de la représentation, il fait partie du processus de communication. Si les intentions qui président à la confection d’une effigie sont plurielles, elles visent toutes à combattre la mort et l’oubli, en laissant une trace, pérenne, dans les mémoires. Dès son origine, le portrait, en fixant les traits d’un individu, a un pouvoir mnémonique. L’anecdote de Pline sur l’invention à Corinthe du portrait en argile à partir d’un profil dessiné sur un mur le montre clairement. Le portrait a aussi une fonction de substitution dans la mesure où il rend l’absent présent, que l’absence soit momentanée ou définitive.
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Conférence
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Le portrait photographique : une voie biographique. Rencontre avec Gilles Pandel
Pandel, Gilles (1963-....),
Lagny, Anne (19..-.... ; professeure de langues germaniques)
Depuis plus de vingt ans, l’artiste suisse Gilles Pandel a réalisé une série de portraits d’artistes et de scientifiques capturés sur le vif de leur pratique. Le photographe présente son travail d’explorateur de visages et de biographe par l’image, toujours renouvelé par une incessante quête d’expérimentation et une proximité avec les arts non photographiques.
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Conférence
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Les normes du numérique / Anthony Masure
Masure, Anthony (1983-....)
Les normes du numérique / Anthony Masure, in "Stranger Screens", journée d'étude organisée par le Master Design Transdisciplinaire, Cultures et Territoires (DTCT), sous la responsabilité scientifique d'Anthony Masure, Université Toulouse Jean-Jaurès, 22 janvier 2018. L’histoire des écrans d’informations est celle d’une succession de technologies de calcul (processeurs, cartes graphiques, etc.) allant de pair avec différentes technologies d’affichage (cathodique, plasma, cristaux liquides, plasma, etc.). Alors qu’une diversité de formes et de formats coexistait aux débuts de l’informatique personnelle à la fin des années 1970, les écrans numériques se sont progressivement homogénéisés en rectangles de plus en plus fins et plats. On peut pourtant observer ces dernières années un intérêt pour les écrans non standards, notamment dans les do
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Conférence
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[#4] Atelier débat - L'univers du Jeu vidéo : une industrie en plein bouleversements.
L’intervention de spécialistes (Stephane NATKIN - CNAM et Vincianne ZABAN -PARIS XIII) du secteur du jeu vidéo permet d’éclairer les développements de ce secteur, tant sur la question de l’apparition ou du renforcement de gatekeepers (plateformes, associations et collectifs professionnels, festivals et formations) que sur celle des conditions dans lesquelles il est possible en France aujourd'hui de faire et de gagner sa vie en tant que producteur ou créateur de jeu vidéo.
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Conférence
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Conférence "Les messages du street art, de la rue aux musées"
Conférence organisée le 7 avril 2015, par le Collège Méditerranéen des Libertés et l'Université de Toulon à l'UFR de Droit. Animée par M. Christian Gerini, maître de conférences en philosophie et histoire des sciences à l’Université de Toulon et membre du Groupe d’Histoire et de Diffusion des Sciences d’Orsay (Université Paris 11). Il s’intéresse à l’histoire de l’art et a en chantier un ouvrage sur les messages du street art dont il nous donne un avant goût dans un exposé grandement illustré de photographies de sa collection personnelle.
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Conférence
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"Le pouvoir des images"
Careri, Giovanni (1958-....),
Acquarelli, Luca (19..-....),
Fuk, Giacomo,
Jurgenson, Luba (1958-....)
Autour de Louis Marin Table-ronde avec Luca Acquarelli, Giovanni Careri, Georges Didi-Huberman, Giacomo Fuk, Luba Jurgenson
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Conférence
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Les relecteurs d'images : une pratique contemporaine de collecte, d'association et de diffusion d'images photographiques / Natacha Detré
Détré, Natacha (1978-....)
Les relecteurs d'images : une pratique contemporaine de collecte, d'association et de diffusion d'images photographiques / Natacha Detré, in "Images empruntées : l'artiste comme éditeur", journée d'études co-organisée par le laboratoire "Lettres, Langages et Arts : Création, Recherche, Émergence, en Arts, Textes, Images, Spectacles" (LLA-CREATIS) de l'Université Toulouse II-Le Mirail, l'Institut supérieur des arts de Toulouse (ISDAT) et le musée des Abattoirs de Toulouse, le 24 janvier 2013. Depuis plusieurs années, de nombreux artistes contemporains puisent dans l’archive visuelle universelle afin d’en révéler les latences, de l’interpréter à nouveau ou encore de remettre sur le circuit du visible ces fantômes du passé oubliés. Utiliser à nouveau des images photographiques existantes, c’est offrir la possibilité d’une relecture de la ph
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Conférence
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François Cheval - Dispositifs interactifs et médiation
Cheval, François (1954-....)
Le musée Nicéphore Nièpce ambitionne d’expliquer tous les ressorts de la pratique photographique, depuis son apparition au XIXe siècle jusqu’à ses développements actuels. Outre les procédures d’exposition habituelles, il propose au public des dispositifs interactifs conçus en collaboration, notamment, avec le graphiste Michel Le Petit Didier et les designers de l’agence on-situ. Il s’agira de présenter ce qui est en oeuvre dans la conception de ces dispositifs, de saisir comment est réfléchie la triangulation photographie / numérique / public. 3 Georges Balandier, Civilisations et puissance, L’aube, «
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Christophe Leclercq - Qu'est-ce qu' E.A.T. ?
Leclercq, Christophe (1977-....)
L'organisation Experiments in Art and Technology (E.A.T.) fut créée en 1966 pour faciliter la collaboration d'artistes et d'ingénieurs. En dépit de l'existence d'archives conséquentes, la compréhension de ses multiples activités (production, assistance, édition, etc.) et l'identité même de l'organisation demeurent confuses. L'observation d'une carte bleue perforée, utilisée pour la mise en relation d'artistes et d'ingénieurs, constitue ici le point de départ d'une réflexion sur la valorisation de ces archives à l'heure des "Digital Humanities", susceptible d'en multiplier les approches.
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L'image photographique
Frizot, Michel (1945-....)
La photographie est omniprésente, mais elle est souvent regardée à l'égal d'une autre image, sans égards pour la spécificité absolue du processus photographique. L'actuel renouvellement produit par la numérisation nous incite pourtant à reconsidérer les particularismes de l'image photographique, et la rupture historique imposée par cette invention. Il s'agit pour nous de refonder une lecture de l'image photographique sur cette spécificité, impliquant d'abord l'action de la lumière, une surface sensible et un dispositif optique, déterminés par leurs caractères physiques, leurs critères de fonctionnement et leurs impératifs propres. Mais l'image photographique est ensuite au centre des intérêts et des préoccupations humaines d'intervenants et protagonistes : ceux qui « font » la photo, ceux qui la commandent ou la diffusent, ceux qui la re
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Conférence
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La richesse en art et les collections. Table ronde avec Alain Fleischer, Nathalie Guiot et Sophie Lévy
Table ronde avec Alain Fleischer, Nathalie Guiot et Sophie Lévy (précédée de la projection du film d'Alain Fleischer, Daniel Cordier, Production : Centre Georges Pompidou, La Sept, Les Films du Cyclone, 1990. - Vidéo, couleur et noir et blanc, 55 min.) TABLE RONDE : Que serait notre actuel paysage artistique sans l’action passée des collectionneurs, princes et prélats des Temps modernes, amateurs passionnés de l’Époque contemporaine? Cette table ronde propose une réflexion sur le lien, complexe et variable, entre l’argent et l’art, à l’heure où les médias s’attachent bien souvent à commenter son seul versant spéculatif. Là où l’histoire du collectionnisme a présenté des formes diverses de ce rapport entre art et argent, notre présent pose devant les feux des projecteurs de nouveaux collectionneurs et différents marchés de l’art concurren
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Entretien
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Institutions. Dialogue avec Raymond Depardon
Dialogue animé par Sylvain Bourmeau.
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Conférence
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Productions féministes de savoirs : Phénoménologies féministes
Varikas, Eleni,
Bentouhami, Hourya (1979-....),
Duverger, Sylvia,
Al Saji, Alia (19..-....)
Productions féministes de savoirs Phénoménologies féministes Hourya Bentouhami (ESPE, Université Toulouse 2–Le Mirail) : Phénoménologie politique du voile. Sylvia Duverger (Labtop-Paris 8) : Le genre de la phénoménologie de l’éros (Levinas). Alia Al-Saji (Université McGill, Montréal, Canada) : Englué dans l’image : une phénoménologie de la racialisation au travers des œuvres d’art. Modération : Eleni Varikas (GTM-Paris 8)
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Conférence
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Le féminisme en mouvements
Laugier, Sandra (1961-.... ; philosophe),
Dorlin, Elsa (1974-....),
Fraser, Nancy (1947-....),
Autain, Clémentine (1973-....),
Berger, Anne-Emmanuelle (1958-....),
Ferrarese, Estelle,
Sintomer, Yves (1962-.... ; politiste)
Table ronde autour du livre Le Féminisme en mouvements. Des années 1960 à l'ère néolibérale aux éditions La Découverte de Nancy FRASER, titulaire de la chaire Rethinking Social Justice du Collège d'études mondiales, en partenariat avec la Fondation Calouste Gulbenkian, les éditions de la Découverte et l'Institut du Genre. Vue d'aujourd'hui, l'histoire du féminisme américain depuis les années 1960 apparaît comme un drame en trois actes. Dans un premier temps, le mouvement de libération des femmes naît comme une force insurrectionnelle visant à faire voler en éclats une politique technicisée et un imaginaire social-démocrate qui avait occulté l'injustice de genre. Ensuite, alors que les énergies utopiques commencent à s'épuiser, le féminisme est aspiré par la politique de l'identité. Ses élans transformateurs se trouvent
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Conférence
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Mouvements féminins et refus du féminisme
Mouvements féminins et refus du féminisme
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Se ressaisir - Enquête autobiographique d'une transfuge de classe féministe
Lagrave, Rose-Marie (1944-.... ; sociologue)
Du genre autobiographique, on connaissait les récits sans enquête et les ego-histoires de « grands hommes » ; dans les sciences sociales, les enquêtes sur des proches tenus à distance par l’effacement de soi. Renouant avec l’ambition d’une sociologie sensible et réflexive, Rose-Marie Lagrave propose un nouveau type de socioanalyse : l’enquête autobiographique. Ressaisissant son parcours en sociologue et en féministe, elle remet en cause les récits dominants sur la méritocratie, les stéréotypes associés aux transfuges de classe, le mythe d’un « ascenseur social » décollant par la grâce de talents ou de dons exceptionnels. Elle retrace une migration sociale faite de multiples aléas et bifurcations, où domination de classe et domination de genre s’entremêlent : le parcours d’une fille de famille nombreuse, enracinée en milieu rural, que rien ne prédestinait à s’asseoir sur les bancs de la Sorbonne puis à devenir directrice d’études à l’EHESS. De ses expériences de boursière à ses engagements au MLF et sa pratique du métier de sociologue, elle exhume et interroge les traces des rencontres qui l’ont construite.
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