Le chemin a été long avant d'arriver au cimetière tel que nous le connaissons aujourd'hui. À la monumentalité du Néolithique succèdent les nécropoles de l'âge du bronze et du fer, les mausolées et les jardins funéraires romains. Les tombes font leur apparition à l'Antiquité autour des églises, à la fin du IVe siècle avec la chrétienté. À l'époque médiévale, l'église devient un marqueur. On rend présent le défunt par les dalles funéraires et les gisants. Au temps des lumières, les cimetières sont repoussés hors des villes. Au XIXe siècle, les populations établissent des chapelles funéraires et des couronnes. Après la Seconde Guerre mondiale, les campagnes s'effacent. Les repères sont bousculés. Jusque dans les années 1980, il n'y a plus vraiment de rites funéraires. Au XXIe siècle, la mort est une affaire professionnelle, technique, prise en charge par le corps médical.
Actuellement, on compte quelque 30 % d'incinérations contre 8 % il y a vingt ans. Mais les gens ont besoin de repères : les urnes funéraires sont accompagnées d'une photo, un objet. La mémoire des morts est aussi une question de territoire : une identité est une construction sociale qui se forge avec un territoire donné. Les régions, l'Europe doivent contribuer à façonner ces identités.
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