De quel humanisme est-il question dans le transhumanisme ?

Pour la seconde année, le séminaire Les limites de l'humain explore la question du « transhumanisme » à travers des approches pluridisciplinaires. Il est articulé au séminaire Transhumanisme(s) et droit(s) du Pôle risques/ MRSH.

Frédérick Lemarchand est professeur de sociologie à l'Université de Caen, directeur du master GREEN et du Centre de Recherche sur les Risques et les Vulnérabilités.

Résumé de la communication

Le concept de post-humanisme renvoie à un produit de l'évolution biologique darwinienne. Il n'est pas davantage finalisé ni contrôlé que les autres phénomènes évolutifs. C'est une lame de fond, un changement inévitable qu'impose aux sociétés traditionnelles le développement explosif et multiforme des sciences et des techniques, notamment dans le domaine du computationnel et de l'artificiel. Sommes-nous encore dans l'histoire, ou dans une évolution ou la  technique, en donnant à certains l'avantage compétitif, jouerait le rôle tenu par les gènes dans l'évolution du vivant ? Question : de quoi serait constituée l'anthropologie d'une humanité qui n'aurait foi ni dans un dieu, ni dans l'Homme, ni  dans le progrès (technique) ?  Cette anthropologie (et non « humanisme » qui désigne un humanocentrisme) ne nierait pas pour autant toute singularité (voire sacralité) du genre humain, mais la penserait en relation avec la nature et la technique, c'est-à-dire en se pensant dans et non plus contre la nature d'une part, et en se pensant avec la technique comme nouveau milieu et non plus en faisant comme si celle-ci lui appartenait en propre. Perspectives critiques…