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- Date de réalisation : 16 Octobre 2012
- Durée du programme : 8 min
- Classification Dewey : Sciences sociales et humaines
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- Catégorie : Entretiens
- Niveau : Tous publics / hors niveau
- Disciplines : Evaluation et gestion des risques
- Collections : Séminaires
- ficheLom : Voir la fiche LOM
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- Auteur(s) : Lemarchand Frédérick
- producteur : Maison de la Recherche en Sciences Humaines - Université de Caen Normandie
- Réalisateur(s) : Centre de Ressources Informatiques et du Système d'Information (CRISI)
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Pour un paradigme catastrophiste
L’épreuve du désastre est certainement celle qui aura été le
plus largement partagée au XXème siècle, des guerres planétaires d’hier aux
crimes écologiques d’aujourd’hui, des ravages du « progrès » à la
mondialisation marchande néo-libérale qui sape les bases des sociétés
salariales. Face à l’incertitude et à la
menace, nous avons pris pour habitude, au sein des sociétés technicisées,
d’appréhender ce qui arrive sous
l’angle exclusif du risque calculable
et traitable. Or les « nouveaux risques » dont Tchernobyl et
Fukushima sont l’une des nombreuses forme d’expression, ne se laissent plus
enfermer ni traiter par les outils élaborés au sein des
sociétés industrielles du passé, c’est-à-dire par le modèle assurantiel :
ils sont imprévisibles, irréversibles, inassurables et irréparables. Il nous faut donc changer de paradigme pour
définir une nouvelle éthique de la politique dans les sociétés
technoscientifiques. La catastrophe comme paradigme qualitatif, sensible,
anthropologique, est plus à même de donner sens à nos malheurs et à nous placer
face à nos responsabilités qu’une simple formule statistique. S’il nous manque,
en d’autres termes, une pédagogie des catastrophes, c’est que nous en
appréhendons les causes et les effets avec les outils du calcul plus que de la
raison.
C’est donc à l’élaboration d’une approche sociologique et anthropologique des
nouvelles formes de vulnérabilités
générées par la technoscience que je destine depuis vingt ans mes travaux de
recherche, en reprenant l’héritage de la théorie critique, en étroite
collaboration avec les chercheurs du Pôle risque de la MRSH et au sein de
réseaux internationaux que j’ai pour une part contribué à structurer.
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