Conférence
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Français
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Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/tkx4-ra48
Citer cette ressource :
Pour un partage des savoirs. (2017, 4 mai). Forum Nîmois - Charles GIDE - ADLER 04 mai 2017. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/tkx4-ra48. (Consultée le 19 mars 2024)

Forum Nîmois - Charles GIDE - ADLER 04 mai 2017

Réalisation : 4 mai 2017 - Mise en ligne : 19 mai 2017
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Descriptif

L’activité de notre association Charles Gide reprend, pour son cycle de conférences "le forum Nîmois Charle GIDE" Jean MATOUK président de l'assosiation et professeur des universités recoit, le 4 mai 2017, à la maison du protestantisme à Nîmes Alexandre Adler

CherAlexandre,

C’est latroisième fois que le Forum nîmois Charles Gide a le privilège de t’écouter. Tuétais venu une première fois le 30mai 2013 nous parler de Vladimir Poutine, puis une deuxième, le 22 janvier2015, évoquer le « Califat sanglant » de Daech, et ta vision del’évolution de ce conflit proche-oriental.

Je n’ai doncpas besoin de m’étendre longuement sur la biographie. D’origine à la fois allemandeet russe, tu es reçu en 1969, donc à dix- neuf ans à l’Ecole normalesupérieure, et tu passes à la sortie l’agrégation d’histoire. Tu as enseignédurant 28 ans à Paris VII, à l’Ecole supérieure de commerce de Paris, puis auCollège interarmées. Tu vas te consacrer, ensuite, depuis 2002, entièrement àl’écriture d’articles et de livres.

S’agissantde la Presse écrite, tu fus à Libération, puis directeur du Courrierinternational, avec des chroniques au Point et à l’Express, et un passage auMonde auprès de Jean Marie Colombani. Puis, à la suite d’un certain virageidéologique, tu quittas le Monde pour le Figaro, où tu n’es plus aujourd’hui.

Parallèlementtu eus de nombreuses collaborations audio-visuelles, entre autres, sur Arte lesmercredis de l’histoire de 1994 à 2003, et tu fus aussi chroniqueur à Europe 1et RTL.

Dans tesarticles comme tes essais, qui virent très vite, comme ce soir, à lagéopolitique (mot nouveau mais discipline qui a toujours existé), tu proposes,souvent seul, des anticipations risquées, et tu donnes des avis tranchés,fondés cependant sur une culture – et, il faut le dire, une mémoire – aussiprodigieuses l’un que l’autre.

Tu as écrit21 livres depuis 1978, avec, « L’URSS et nous », critique évidemmentdu stalinisme, mais prémonitoire. En 2002 tu déclares, déclenchant une polémique, « J’aivu finir le monde ancien », publié chez Grasset et qui te valut le prix duLivre politique en 2003.

Puis, vont alterner des livres sur les Etats-Unis, le conflit israélo-palestinien,encore de géopolitique, avec « Le monde est un enfant qui joue » chezGrasset en 2009, ou « Le Jour ou l’Histoire a recommencé » en 2012chez grasset.

Après le « Califat du sang » dont tu étais venu présenter lateneur en 2015, comme je l’ai expliqué, tu as encore publié « L’Invisible et la science » avec  Patrica Darré, chez Lafon, en 2014. L’équation cachée avec Ardavan Amir-Aslani, aux Editions de l’Archipel, en 2016, et « La Chute de l’empire américain »,chez Grasset en 2017.

Tu es d’une rare fécondité.

Ce soir, donc tu es venu parler de géopolitique autour de Poutine. Nouscomprenons tous ici que Poutine a comme objectif la restauration de la grandeurrusse, lui qui considère la fin de l’URSS comme « la plus grande catastrophe géopolitique du siècle dernier »,non pas sur le plan de l’idéologique, bien sûr, mais, d’un pur point de vuenationaliste. Nous comprenons qu’il ait agité à juste titre l’OTAN comme unchiffon rouge aux yeux de son peuple, car la légitimité de cette alliance est,il faut bien le dire, fortement réduite depuis la dissolution du Pacte deVarsovie, en 1991.

Nous comprenons qu’il ait, dans cette optique, évidemment mal vécu,l’entrée des anciennes démocraties populaires, et les pays baltes, dans l’OTANet l’Union européenne, et que, du coup, il ait voulu clairement marqué leslimites du tolérable pour lui, avec les conflits géorgiens et ukrainiens, parl’aide à des minorités territoriales dans ces deux pays, et surtout la saisiede la Crimée. La réaction des Etats-Unis et de l’Union européenne, avec lessanctions, le comble finalement dans sa volonté d’alimenter en interne lacolère contre l’Occident, ce qui temporairement au moins, réduit l’importancede ses problèmes économiques. Ne jamais oublier, en effet, que le PIB russe,dans son calcul le plus avantageux, c’est-à-dire en parité de pouvoir d’achat,n’est pour 146 millions d’habitants que sixième du monde, à 3.500 milliards USDderrière l’Allemagne, (qui n’en compte que 80) et le Japon. C’est évidemmentbien pire en chiffres bruts, sans correction pour le pouvoir d’achat puisqu’avec2.100 milliards USD, il est alors derrière le PIB français de 2300 milliardsUSD

Dis-nous au moins, s’il te plait si tu partages, ces prémisses.

Ensuite nous avons vraiment besoin de tes lumières sur plusieurs points queje liste simplement :

  • Quel avantage Poutine a-t-il trouvé à favoriser, si c’est vrai, desélections comme celle de Trump aux Etats-Unis, ou, toujours si c’est vrai  de Marine Le Pen en France ? Dans ledeuxième cas, est-ce simplement l’europhobie de cette dernière qui la lui rendsympathique.
  • Y-a-t-il un risque que Poutine tente aussi une forme d’entrismequasi-militaire dans les pays baltes en s’appuyant sur les russophones. LaSuède a-t-elle de vraies raisons de réanimer sa défense ?
  • Qu’est-il vraiment allé chercher en Syrie, alors qu’il aurait eu toutavantage à s’entendre préalablement avec les Etats-Unis pour qu’il luigarantisse, quel que soit le régime syrien en place, sa base de Tartous enméditerranée ?
  • Qu’est ce qui prime en Syrie, aux yeux de Poutine, la lutte contre Dach enliaison avec ses propres islamistes radicaux internes, ou le maintien en laSyrie d’un pays allié au Proche Orient ?
  • Comment vois-tu l’évolution politique interne de la Russie ?
  • Y-a-t-il à ton sens une possible communauté de vue de six ou sept paysd’Europe continentale, Allemagne, France, Italie, Espagne Autriche, Belgique,Pays-Bas, éventuels composants d’une Union européenne restreinte, vis-à-vis dePoutine et la Russie ?

Si tu répondais à ces questions, nous sortirions, comme après tes deuxautres conférences, plus intelligents que nous sommes entrés. Surtout, dans lecadre d’une démocratie plus participative, nous pourrions exprimer despréférences sur la politique russe de la France. C’est ce que nous souhaitons.Enrichis nous !

Nous t’écoutons ! 

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