Jersey et Saint-Pierre-et-Miquelon, deux exemples de résurgence culturelle insulaire

Cette conférence a été prononcée dans le cadre du séminaire annuel du pôle maritime de la MRSH, dont les thématiques 2010-2011 concernent les ressources marines.

Christian Fleury est docteur en géographie, membre associé de l'équipe ESO-Caen. Sa thèse, soutenue en 2006, s'intitule Discontinuités et systèmes spatiaux. La combinaison île/frontière à travers les exemples de Jersey, de Saint-Pierre-et-Miquelon et de Trinidad.

Résumé

Saint-Pierre-et-Miquelon et Jersey représentent deux situations particulières que l'on peut qualifier d'anomalies géopolitiques. La première, située au sud de l'île canadienne de Terre-Neuve, forte de 6100 hab. pour une superficie de 242 km2, est une collectivité d'outre-mer, fortement dépendante de la métropole, dont elle est distante d'environ 4000 km. Quant au bailliage de Jersey (90.000 hab. sur 116 km2), il s'agit d'une dépendance de la Couronne britannique ne dépendant du Royaume-Uni que pour la Défense et les Affaires étrangères. Témoins résiduels de la tonalité conflictuelle courant sur plusieurs siècles entre France et Angleterre, ces îles peuvent être qualifiées d'îles-frontières, dans la mesure où elles se situent plus près d'un pays étranger que de celui dont elles dépendent. Certains aspects culturels propres à ces territoires, longtemps enfouis pour différentes raisons, resurgissent aujourd'hui.