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Langue :
Français
Crédits
Éric Sanchez (Intervention)
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/8c7v-4e67
Citer cette ressource :
Éric Sanchez. Sup-Numerique. (2016, 8 août). Les jeux sérieux. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/8c7v-4e67. (Consultée le 20 mai 2024)

Les jeux sérieux

Réalisation : 8 août 2016 - Mise en ligne : 9 août 2016
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Descriptif

Éric Sanchez, maitre de conférences et directeur EducTice, développe l'expression "jeu sérieux". Il aborde les apports du jeu sérieux et les apprentissages auxquels il s'adapte. (Voir l'article complet sur Sup-numérique)

Intervention
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Les jeux sérieux sont-ils sérieux ?

 Dans l'équipe, on utilise assez peu l'expression "jeu sérieux", ou "serious game", parce qu'on considère qu'il faut focaliser notre analyse, non pas sur l'outil, le jeu vidéo, par exemple, qu'on a produit, mais sur les interactions qui vont se mettre en place entre celui qui joue et l'objet avec lequel il joue. Pour qu'il y ait apprentissage avec les jeux, il va falloir reconstruire, à l'intérieur du jeu, la situation que l'on veut enseigner.

Quels apprentissages sont adaptés aux jeux sérieux ?

On s'est dit : "On ne va pas tout mettre dans l'ordinateur mais on va mélanger des éléments qui relèvent de la réalité physique avec des éléments qui relèvent de la simulation ou de la réalité augmentée." Et avec ces éléments, on va essayer de concevoir des situations qui vont se dérouler dans la classe. mais parfois sur le terrain et on va pouvoir concevoir des situations qui sont beaucoup plus riches et beaucoup plus complexes. Par exemple, les gens qui ont travaillé sur le développement durable ont essayé de concevoir des jeux sur le développement durable où on gère une ville : on choisit de mettre des éoliennes, on choisit de développer les transports ou pas... Il y a beaucoup de jeux qui sont des jeux sur cet aspect-là. Et ce qu'on a vu dans ce projet, c'est que ce type de situation a une caractéristique, c'est qu'elle est non déterministe : il n'y a pas "une" solution, comme dans la vraie vie, on va dire. Il n'y a pas une solution unique. Et s'il s'agit, dans ce cas-là, de choisir une énergie, on voit bien que choisir une énergie, ça a des impacts environnementaux, ça a des impacts sur les gens, sociaux, ça a également ,des impacts économiques. Et ce qu'on a vu dans le jeu, au bout du compte, c'est qu'on a des élèves qui ont une vision du développement durable qui est beaucoup plus complexe que celle qu'ils avaient au départ.

Qu'apporte le jeux ?

Quand on parle du jeu, on pense à l'aspect motivation. L'idée, c'est de motiver l'apprenant à rentrer dans le dispositif d'enseignement et de formation. Mais ce n'est pas suffisant. Ce qui est important, derrière, aussi, c'est l'engagement. C'est combien de temps il va rester dans le dispositif. C'est aussi la question des erreurs. Par exemple, dans un jeu, le fait que l'on puisse faire des erreurs est sans conséquence. C'est-à-dire essayer, dans le jeu, des stratégies, essayer ces fausses idées pour se rendre compte que ce sont de fausses idées. Et en tout cas, dans un jeu, on va pouvoir construire un espace de réflexivité dans lequel celui qui est en situation d'apprentissage, celui qui est en situation de formation va pouvoir tester sa façon de penser et d'agir et, peut-être, imaginer d'autres façons de penser et d'agir. Et les jeux sont aussi des espaces de créativité. C'est-à-dire que ce sont des espaces où des choses impossibles, dans la réalité physique, dans la vraie vie, deviennent possibles dans le jeu. Ce qui nous intéresse, c'est de concevoir des jeux qui soient des espaces de liberté où, finalement, des choses deviennent possibles.

Adapter le jeu sérieux à sa classe ?

Ce qu'on peut dire, c'est qu'il y a de moins en moins de gens qui se réticents à l'idée qu'on puisse apprendre en jouant mais que la plupart, je pense, sont dans une situation où ils se disent : "Ca doit être possible mais, moi-même, je ne sais pas le faire", ou "je n'ai pas les bons jeux pour le faire". Quand on fait un jeu vidéo, par exemple, la personne qui l'a fait, on va dire, l'a adapté à ses propres besoins mais on sait bien que, quand on passe une ressource pédagogique d'un enseignant à l'autre, l'enseignant qui reçoit une ressource pédagogique qui a été produite par un de ses collègues, il va la trouver très bien parce que ça a été produit par quelqu'un qui a les mêmes préoccupations mais il va aussi avoir besoin de l'adapter. Par contre, si on pense en termes de situation, on a une adaptation. On va penser globalement la situation pédagogique, comment on insère le jeu dans cette situation pédagogique. Il faut considérer le jeu en tant que situation comprenant éventuellement un jeu vidéo, je ne sais pas, mais en tout cas la situation de jeu, et penser que l'enseignant qui va la mettre en place, cette situation, il va être lui-même concepteur à cette situation. Il va falloir qu'il ait une certaine latitude sur ce qu'il va se passer à l'intérieur du jeu. Sinon, on a peu de chances d'avoir des choses toutes faites qui sont diffusables à l'ensemble des enseignants.

 

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