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- Date de réalisation : 8 Novembre 2018
- Durée du programme : 42 min
- Classification Dewey : Cinéma, Aspects particuliers des films (adaptations cinématographiques, genres de film...)
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- Catégorie : Conférences
- Niveau : niveau Master (LMD)
- Disciplines : Arts du spectacle (cinéma/audiovisuel, théâtre, danse...), Processus sociaux, changements sociaux
- Collections : Ciné Design
- ficheLom : Voir la fiche LOM
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- Auteur(s) : NOSELLA Carole
- producteur : Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail
- Réalisateur(s) : SARAZIN Claire
- Editeur : SCPAM / Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail
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- Langue : Français
- Mots-clés : terminaux à écran de visualisation, objets technologiques (au cinéma), Harry Potter (film)
- Conditions d’utilisation / Copyright : Tous droits réservés à l'Université Toulouse Jean Jaurès et aux auteurs.

Imaginaire technologique dans la saga "Harry Potter" : petit inventaire des objets magiques qui auraient pu être des écrans / Carole Nosella
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Imaginaire technologique dans la saga "Harry Potter" : petit inventaire des objets magiques qui auraient pu être des écrans / Carole Nosella
Imaginaire technologique dans la saga "Harry Potter" : petit inventaire des objets magiques qui auraient pu être des écrans / Carole Nosella, in colloque "Ciné Design 2. Objets impossibles, impensables, à penser, dans les fictions filmées" organisé par le laboratoire Lettres, Langages et Arts-Création, Recherche, Émergence, en Arts, Textes, Images, Spectacles (LLA-CRÉATIS) sous la responsabilité scientifique de Mélanie Boissonneau, Fabienne Denoual, Irène Dunyach, Brice Genre, Anthony Masure et Pia Pandelakis, Université Toulouse Jean-Jaurès, 8-11 novembre 2018.
Panel 1 : Designer les surfaces de projection : hors, avec, post-écran pour le design.
Ce colloque se propose d’explorer comment le cinéma peut projeter de
nouveaux usages et opérer un travail se rapprochant du projet de design,
notamment dans le genre de la science-fiction particulièrement propice à
de telles projections. Deuxièmement, les dimensions fictionnelles,
fictives ou relevant d’un faire-fiction des productions de design
demandent aussi à être interrogées. Ainsi, la réflexion qui animera le
colloque se situe au cœur de la dialectique opposant les « fictions
fonctionnelles » (du storytelling associé au marketing) aux « fonctions
fictionnelles » (des fonctions à venir, à penser, à inventer ; Quinz) :
il y a là en effet un enjeu politique pour le design. Le cinéma possède
la capacité de projeter des usages impensés, inédits ou nouveaux tandis
que le design peut faire plier les impératifs de fonctionnalité pour
rejoindre cette ambition.
Le terme même de « fiction » pourra être interrogé (Schaeffer,
Rancière) en mobilisant les savoirs théoriques et techniques propres aux
deux champs disciplinaires engagés, et au regard des apports de la
philosophie (Aristote, Platon) et de la littérature (Pavel, Lang).
Faire-fiction en design, c’est engager un questionnement sur les usages à
venir à partir de situations données : c’est tout le travail de
scénario d’analyse (par le relevé, l’enquête) que les enseignant/e/s de
design sont amené/e/s à amorcer auprès des étudiant/e/s, notamment à
l’université. Le scénario permet de mettre en récit une situation
existante, et de ce travail fictionnel et documentaire naissent d’autres
scénarios de « fictions potentielles » (De Toledo) prenant la forme
d’hypothèses dans l’économie du travail de projet. La proximité avec des
personnes considérées comme des usager/ère/s plutôt que
consommateur/trice/s est à la racine de l’engagement politique (Denoual
& Pandelakis) et existentiel du design. Ce n’est pas donc seulement
l’idée d’un storytelling commercial qu’il faut engager, ni même
s’emparer des « histoires » que nous nous racontons avec les objets et
les espaces, mais bien travailler des potentialités nouvelles conjuguées
au futur (Masure ; Nova) et au présent (Quinz, Toran, Morozov,
Rancière, Thwaites, Graves).
Ce colloque tâche donc de saisir la nature fictionnelle des usages (faire
comme si, faire comme, faire avec) activés par nos objets, espaces,
services, interfaces, etc. La notion de fiction, dans le design, fait
également écho depuis une dizaine d’années au champ du « design fiction »
(Dunne & Raby, Toran, Ben Hayoun), à analyser au regard du « design
critique » (depuis le travail des radicaux italiens). Le design
engage-t-il nécessairement la notion de fiction ? Jusqu’à quel point
celle-ci est-elle pertinente ? La notion de script, de scénario (Akrich)
intéressera également les concepteurs/trices : n’est-elle pas un levier
pour considérer (Macé) les utilisateurs/trices des objets dans une
fiction dont déborderont nécessairement les pratiques (Stiegler, de
Certeau) ?
En partant du cinéma, d’autres pistes sont envisageables. Il convient
ainsi de prendre en compte les multiples couches fictionnelles engagées
par les films : la diégèse elle-même, mais aussi les contenus
transmédiatiques associés (bande annonce, générique, merchandising,
fan-fiction) qui sont autant « d’objets » faisant proliférer les
fictions – en continuité ou rupture vis-à-vis du récit de référence
(Letourneux, Jenkins). Les notions de possible/impossible viennent aussi
questionner la valeur d’un contenu fictionnel en relation à un monde
pensé comme « réel » et prolongent des questionnements anciens sur la
valeur d’index des contenus filmés (Bazin). Des renversements
intéressants peuvent se produire, entre les objets du film (qui offrent
d’éventuels modèles à questionner, prolonger en design) au film comme
objet –lorsqu’il est par exemple utilisé comme une cartographie de
représentations et d’émotions (Bruno).
Le design a la capacité de configurer les rapports entre l’humain et le monde, tandis que le cinéma possède celle de projeter des usages et des comportements, comme cela a été mis en avant dans plusieurs des communications de la journée d’étude CinéDesign. Les deux domaines se rejoignent ainsi autour de la notion de potentialité. Cinéma et design proposent chacun des manières de voir, de comprendre, d’observer le monde et de s’y positionner (Huyghe). Il devient alors pertinent, dans une approche intermédiatique entre ces deux pratiques, de questionner le design au prisme des fictions filmées, ou d’interroger le dispositif cinématographique en croisement avec les objets sur lesquels s’appuient les récits. Les multiples confluences qui émanent de ces disciplines — comme les usages hérités du cinéma (les interfaces de Star Trek, proches de nos smartphones contemporains), le design comme support au déploiement d’un imaginaire (les environnements urbains et domestiques déployés dans Blade Runner), les relations entre récits et usages projetés (les nouveaux rapports qui s’intallent entre l’humain et son système d’exploitation dans Her) — seront au cœur des problématiques de ce colloque.
Entre cinéma et design, comment cette notion d’usages fictionnels voire fictionnés est-elle (re)jouée ? En quoi ces deux champs, sillonnnés par les fictions, peuvent-ils participer d’une transformation de nos environnements ? La notion d’impossibilité traversera également le questionnement et permettra de saisir plusieurs rencontres inédites entre cinéma et design.
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